Le soutien apporté par Mme Zoubida Assoul, porte-parole du mouvement Mouwatana et présidente de l'UCP, au candidat Ali Ghediri n'est pas passé inaperçu auprès des autres animateurs de ce mouvement. Soufiane Djilali, coordinateur national de Mouwatana, a estimé, hier, qu'une réunion des animateurs du mouvement se tiendra dans les prochains jours pour décider de la suite à donner à cette nouvelle donne. "Mouwatana va se réunir et elle va tirer au clair cette situation", a-t-il dit, estimant que ce mouvement "n'a pas vocation et ne peut, en aucun cas, entrer dans une bataille électorale, au risque d'y laisser sa crédibilité". Pour Soufiane Djilali, Mouwatana "n'est pas une formation politique", mais "un espace de débat libre et de militantisme en faveur de la citoyenneté". Il a expliqué que les animateurs du mouvement "sont libres dans leurs agissements et positionnements", mais refuse, néanmoins, de cautionner une quelconque versatilité qui pourrait attenter à la cohésion de Mouwatana. "Nous n'allons pas laisser ce double discours", a-t-il dit. Une manière au coordinateur de Mouwatana d'inviter avec tact Mme Assoul à clarifier sa position et, le cas échéant, quitter le mouvement. Concernant la "relation" qu'entretient Mouwatana avec le candidat Ali Ghediri, Soufiane Djilali a considéré que sa présence à l'une des rencontres de Mouwatana a été très mal interprétée par la presse. Il a raconté que dans le cadre des pourparlers qu'a engagés le mouvement avec les partis et les personnalités, susceptibles de partager la vision de Mouwatana, Ali Ghediri, Karim Tabbou, Mustapha Bouchachi et d'autres personnalités ont été conviés à un débat. "Notre objectif en réunissant les personnalités et les partis de l'opposition était de prendre une position commune contre l'idée d'une conférence nationale du consensus proposée par Amar Ghoul, et qui ne visait, en réalité, qu'une énième violation de la Constitution pour permettre la prorogation du mandat présidentiel", a-t-il détaillé, précisant qu'"il n'a jamais été question au sein de Mouwatana de soutenir un quelconque candidat ou de s'y opposer". "Nous avons une ligne directrice qui guide nos démarches", a-t-il encore souligné, ajoutant, dans le même contexte, que Mouwatana "ne peut être un comité de soutien", mais peut, à la limite, a-t-il indiqué, "négocier sur la base d'un programme et d'un projet". Interrogé sur la candidature du général-major, Ali Ghediri, Soufiane Djilali ne veut surtout pas trancher dans le vif. Même s'il accorde le bénéfice du doute au candidat dont il dit qu'il a "des qualités", le chef de Jil Jadid ne perd pas de vue le contexte politique dans lequel se tient la présidentielle. "Si M. Bouteflika se porte officiellement candidat, ils iront jusqu'au bout pour imposer le 5e mandat avec un risque d'affrontement", a-t-il dit, considérant que Mouwatana ou Jil Jadid ne feront rien "pour gêner un quelconque candidat" qui pourrait battre le chef de l'Etat sortant. "Nous sommes là pour aider ce régime à partir", a-t-il souligné, estimant que s'il décide de sortir dans la rue, "c'est pour éveiller le peuple et lui donner la conscience et le courage pour obliger ce pouvoir à partir" et non pas "pour embarrasser quiconque qui a le même objectif". Concernant un probable soutien à Ali Ghediri, dont la candidature suscite un intérêt, Soufiane Djilali est catégorique et refuse de se laisser emporter par la vague de soutiens au général-major, mais confie, néanmoins, que l'option du boycott choisie n'est en soi qu'un outil qu'il faut utiliser pour garantir une élection libre. "Le boycott n'est pas un principe, mais un moyen pour défendre le droit des Algériens au respect de leur choix", a-t-il dit, ajoutant, dans le même sillage, que si Ali Ghediri, qui bénéficie, selon l'invité de Liberté, "de soutiens", venait à triompher, "nous irions négocier avec lui en fonction de nos principes et de notre projet". Soufiane Djilali a estimé que si M. Ghediri répond favorablement à notre quête de bâtir un Etat de droit, au respect des libertés, de l'indépendance de la justice, de la mise sur pied d'une nouvelle Constitution qui garantisse la pleine citoyenneté…, "je serai apte à travailler pour lui". M. Mouloudj