Le chef de la Confédération algérienne du patronat a invité officiellement les investisseurs britanniques à se rendre en Algérie pour prendre connaissance sur le terrain des potentialités du marché. “Le marché algérien a ses contraintes. Mais en même temps, il recèle un immense potentiel en matière d'investissements.” Tel est en substance le message adressée hier par des hommes d'affaires algériens à leurs homologues britanniques, au cours d'un forum sur les opportunités d'investissement dans notre pays, tenu à Londres à l'initiative de Medi Capital Bank, un établissement spécialisé dans la promotion des investissements en Afrique et au Moyen-Orient, et de Magnet Society LMS. Les travaux de la rencontre se sont déroulés dans les locaux de Medi Capital Bank, implantés au cœur de la City, le quartier d'affaires de la capitale britannique et l'une des places financières les plus importantes dans le monde. La délégation algérienne était composée de Réda Hamiani, patron de Redman et président de la Confédération algérienne du patronnat, de Issad Rebrab, président du groupe Cevital, de Akli Brihi, directeur général de BP (British Petrolum) Algérie, de Slim Othmani, premier responsable de La Nouvelle Conserverie algérienne, et de Rachid Sekkak, représentant de la banque britannique HSBC en Algérie. Le forum était également rehaussé par la présence de notre ambassadeur à Londres, Mohamed-Salah Dembri. Face à une assistance constituée d'hommes d'affaires britanniques, qui ont déjà un pied en Algérie, et d'autres venus en prospection, les patrons algériens ont développé un discours mesuré et franc. Au cours de leurs interventions respectives, ils se sont employés à faire valoir le capital dont dispose l'Algérie en termes de ressources naturelles et humaines. Ils se sont attardés également sur les reformes réalisées par l'Etat dans le cadre de l'ouverture du marché. Certes, quelques points noirs mettent de l'ombre à ce tableau. Réda Hamiani en a cité quelques-uns, comme la lenteur de l'administration, l'existence de poches d'insécurité et le problème du foncier industriel. Mais à ses yeux, “ces contraintes qu'on ne peut pas nier” n'amoindrissent pas l'intérêt du marché algérien. “Notre potentiel de croissance est unique dans la région. Le marché algérien recèle les meilleures opportunités d'investissements dans le Maghreb”, plaide le président de la CAP. Pour mieux créditer son propos, il assure que les sociétés étrangères, qui sont actuellement établies en Algérie, sont satisfaites des résultats qu'elles réalisent. Si l'Algérie est devenue un pays où il est lucratif de faire des affaires, les “commerçants” ne sont pas les bienvenus. Evoquant les opportunités de partenariat, M. Hamiani observe que l'intérêt est porté sur les investisseurs qui ramènent leur savoir-faire et leur technologie. Akli Brihi abonde dans le même sens en mettant en exergue l'apport de BP Algérie en matière de transfert des connaissances et d'encouragement à l'émergence des compétences parmi les élites locales. L'investissement dans la formation et le perfectionnement des cadres est sans doute l'un des secrets de réussite de Cevital. Au cours de son exposé, Issad Rebrab a impressionné l'auditoire en dressant l'historique d'une aventure industrielle unique. Premier groupe industriel privé en Algérie, Cevital dispose d'un chiffre d'affaires de 1,6 milliard de dollars et se distingue par une croissance annuelle de 50%. Evoquant le domaine de l'agroalimentaire (secteur de production phare du groupe), M. Rebrab fait remarquer que la production des huiles végétales a fait passer l'Algérie du statut d'importateur à celui d'exportateur. “Nous ferons la même chose avec le sucre l'année prochaine”, promet-il. En 2015, le groupe prévoit de devenir le 10e producteur mondial de verre plat. Dans ses projets, figure aussi l'ouverture d'un hub portuaire à Cap Djinet, qui sera parmi les 10 premières installations du genre dans le monde. En exposant ses réalisations et ses ambitions, M. Rebrab a surtout voulu transmettre un message d'optimisme aux hommes d'affaires britanniques, encore sceptiques à l'idée de mettre leur argent en Algérie. Slim Othmani s'est livré au même exercice en revenant sur l'épopée de la Nouvelle Conserverie d'Algérie (NCA), qu'il a transformée de petite entreprise familiale en compagnie florissante, et ce, en ayant recours à des fonds d'investissements. Aujourd'hui, la NCA compte parmi les compagnies leaders dans la fabrication des jus de fruits. S'exprimant sur le climat des affaires et l'environnement bancaire qu'il connaît bien, Rachid Sekkak, représentant de la HSBC en Algérie, a répertorié des indices macro-économiques propices à l'investissement. Il a, par ailleurs, souligné l'existence d'un potentiel très important en matière de ressources humaines. Cependant, l'absence de diversification dans l'économie algérienne (plus de 90% des exportations dépendent des hydrocarbures), l'absence de transparence et la mauvaise gestion des banques publiques constituent, selon lui, des handicaps. Dans l'assistance, des businessmen britanniques ont pris la parole pour sérier d'autres problèmes comme la persistance de l'interférence de l'Etat dans les affaires et la corruption. Afin d'informer les investisseurs britanniques encore un peu plus de la réalité du marché algérien, de ses contraintes et de ses potentialités, Réda Hamiani, en sa qualité de chef de la Confédération algérienne du patronat, les a invités officiellement à se rendre en Algérie. S. L.-K.