Animant, vendredi à la bibliothèque communale de la ville, une soirée littéraire sur son dernier roman Moula El Hayra, détenteur de l'édition 2018 du prix Mohammed Dib, le romancier, également journaliste, a décrit l'acte d'écriture comme "un sacrifice et un combat exigeant beaucoup de temps et de détermination, mais également des valeurs humaines à travers lesquelles le romancier fait son immersion dans la bataille de consécration de la citoyenneté et de l'humanité". Abordant les conditions d'écriture de Moula El Hayra qui s'étale sur 60 ans de l'histoire de l'Algérie contemporaine, Yabrir raconte que l'écriture de cette fresque humaine lui a pris cinq années "alliant, tour à tour, douleur, espoir, désespoir et certitude". "J'ai dû arrêter de travailler durant une année, et même négliger ma petite famille pour faire aboutir ce roman", a-t-il ajouté. S'agissant du choix de la ville de Djelfa (200 km au sud de la capitale algérienne) pour son roman, Yabrir estime que la chose s'est faite naturellement, vu sa relation intime avec la région, dont il est natif. "Il s'agit là d'un patrimoine culturel acquis sauvegardé par notre mémoire d'enfant", a-t-il indiqué, soulignant que "notre relation avec un lieu consacre en nous l'esprit de citoyenneté et d'acceptation de l'autre". "Source de fierté oui, mais pas d'arrogance et d'exclusion de tout ce qui est différent de nous", a-t-il poursuivi, rejetant le sectarisme sous toutes ses formes, car en fin de compte "nous sommes tous unis par les notions de nation et humanité", estime Smaïl Yabrir. Il a aussi cité la lecture comme un moyen idoine pour s'ouvrir sur l'autre et s'enquérir de sa culture, ses us et coutumes, tout en étant un facteur de cohésion sociale. Yabrir a, également, plaidé pour l'encouragement des activités culturelles, dont les cafés littéraires, à travers les établissements culturels du pays, devant être promus, selon lui, en "espaces de rencontres, de créativité, de débats fructueux et de découverte et d'émergence de jeunes talents en herbe, qui ont opté pour l'acte d'écriture". L'écriture est le seul acte, qui, selon le romancier, "consacre l'humanité et fait face à l'extrémisme". Yabrir n'a pas manqué, en outre, de défendre les nombreuses valeurs humaines englobées par Moula El Hayra, ce roman qui propose une véritable fresque humaine dans un vieux quartier populaire de Djelfa. APS