L'inattendue rencontre est un autre ouvrage, pour le moins “inattendu”, qui vient d'être édité par Moussa Bouchakour, poète de son état, après parution en 1999 de son premier prospectus d'une vingtaine de poèmes en kabyle, intitulé Isefra. Dans ce roman en français, Moussa Bouchakour narre, avec force détails, la vie, la mort, le mariage, l'amour du prochain, la sincérité et ses bienfaits et, surtout, le rêve, les rêves tels qu'il les a caressés étant enfant, puis tout jeune adulte, et aussi tels qu'il les caresse encore pour ses enfants, pour autrui, pour des jeunes qui entament la vie. La rencontre inattendue, qui a inspiré Moussa Bouchakour et par laquelle il titre son roman, eut lieu entre Dalila et Nacim, les principaux personnages du livre, autour du lit de l'hôpital Belloua, au chevet de Massinissa, frère de la jeune Dalila. Ce dernier mourut alors tout “heureux” après avoir vu l'union scellée entre sa sœur et Nacim, couple duquel naîtra ensuite un bonheur qui effacera progressivement la peine engendrée par la perte de cet être cher, emporté par une maladie qui pardonne rarement. Fasciné, dit-il, des auteurs algériens, notamment du Vent du Sud de Abdelhamid Benhedouga, Moussa Bouchakour est venu à la littérature après avoir été chanteur — et il l'est toujours à 50 ans — en enregistrant plusieurs œuvres à la Radio nationale. Actuellement, il attend le feu vert de l'ENTV pour enregistrer deux de ses chansons patriotiques avec, comme il le souhaite, l'orchestre de l'ENTV ou celui de l'Enrs qui ont reçu ses demandes en ce sens. Ayant excellé dans la poésie depuis les années 1970 en s'adonnant à la composition des paroles et de la musique ou en animant des fêtes populaires, l'auteur s'est senti poussé, précise-t-il, vers la littérature qu'il embrassa assidûment après les évènements de 1988. Depuis, et jusqu'à nos jours, il aura réalisé quelque huit œuvres littéraires en attente d'édition, dont la plus petite reste L'Inattendue rencontre, outre des recueils de poésie (quatre dans chacune des trois langues usitées en Algérie). Sans moyens suffisants, Moussa Bouchakour est à la recherche de sponsors pour la prise en charge de l'édition de ce travail culturel et éducatif utile, fruit de longues années de labeur. Il sollicite, par cette occasion, sa publication en épisode par quelque quotidien national intéressé, avec l'espoir que les services d'édition et de la culture apportent leur contribution. Par ailleurs, ayant réalisé déjà quelque cent vingt contes éducatifs pour enfants, l'auteur affirme être, dans ce contexte, en mesure d'en confectionner encore dix par jour, pour peu que ceux-ci lui soient commandés. L'inattendue rencontre, éditée en deux mille exemplaires chez El Amel (Tizi Ouzou), a paru, explique l'auteur, grâce à l'aide du DG de l'Office national des droits d'auteurs et des droits voisins (Onda). L'histoire narrée relate des faits réels à 70% avec, néanmoins, le changement volontaire des lieux du déroulement et des noms de ses personnages. Facile pour la lecture et la compréhension du texte de par la simplicité du style et du langage adoptés, accrocheur par un certain désir qu'il suscite auprès du lecteur pour connaître la suite au fur et à mesure du défilement de l'histoire, le roman de Moussa Bouchakour pèche, cependant, par les nombreuses erreurs orthographiques qu'il renferme et une certaine inflation de détails, superflus par endroits pour le lecteur, mais intéressants, peut-être, pour l'auteur, passionné certainement du précis dans le conte. Salah Yermèche