Les travailleurs de la Sarl ECI (Entreprise de commerce international) Boudiab ont observé, hier matin, un rassemblement de protestation devant le siège social de leur entreprise, sis à l'Edimco. Une action de protestation initiée par la section syndicale (UGTA) des travailleurs pour "exiger la réintégration des 18 travailleurs licenciés, dont 7 responsables syndicaux". Le mouvement de protestation a été soutenu par le comité de soutien aux travailleurs de la wilaya de Béjaïa et l'Union de wilaya de l'UGTA. Sur les lieux de la protestation, les manifestants ont brandi des banderoles sur lesquelles était écrit "Non aux licenciements abusifs des travailleurs", "Halte aux harcèlements des travailleurs" et "Pour le doit à l'exercice syndical". "Nos déboires ont commencé avec la direction de notre entreprise quand nous avons créé notre section syndicale UGTA pour défendre nos droits sociaux", nous a déclaré un membre de la section syndicale. "La direction de l'entreprise, qui emploie 360 travailleurs, a procédé alors aux départs volontaires et à la compression des travailleurs au motif de la crise financière que traverse l'entreprise", ajoute notre interlocuteur avant de soutenir mordicus que c'est faux. "Notre entreprise est à l'aise financièrement !", clame-t-il. Dans sa déclaration, la section syndicale des travailleurs souligne que "les travailleurs rencontrent des difficultés à faire valoir leurs droits professionnels auprès de l'employeur après avoir installé légalement une section syndicale, relative à l'exercice du droit syndical (…) l'employeur n'a aucun motif d'ordre professionnel pour procéder à notre licenciement". "Le 31 janvier dernier, des lettres de licenciement ont été adressées aux 18 travailleurs au motif de raisons économiques. Une décision de l'employeur motivée par ce dernier sur le décret législatif 94-09 du 26 mars 1994, sans tenir compte en termes de négociations et accords collectifs, comme prévu par le même décret", précise le document de la section syndicale. L'Union de wilaya de l'UGTA, dans sa déclaration de soutien au mouvement des travailleurs de ladite entreprise, "interpelle le wali de Béjaïa à intervenir pour réhabiliter les travailleurs adhérents licenciés abusivement". L'Union de wilaya de l'UGTA dénonce, ainsi, "énergiquement ce comportement négatif et cet acharnement avéré réservé à l'endroit de nos adhérents". Dans la foulée, l'Union de wilaya appelle "à un rassemblement demain, jeudi 14 février 2019 à 11h, devant le siège de la wilaya comme premier acte". Nous avons tenté, en vain, d'avoir la version de la direction de l'entreprise sur ce conflit social. Hélas ! Le préposé à l'accueil nous a refusé l'accès au motif que "les responsables ne sont pas là". L. OUBIRA