Le ministre de l'Enseignement supérieur a appelé les agents chargés de la sécurité des résidences au respect rigoureux des procédures d'inscription de l'ensemble des visiteurs comme cela se fait dans les administrations. Le phénomène de la violence au sein des cités universitaires a été, hier, au centre d'une réunion de travail qui a regroupé l'ensemble des directeurs des œuvres universitaires au siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Une série de mesures urgentes devant améliorer la sécurisation des temples du savoir et des résidences des étudiants a été ainsi annoncée par le premier responsable du secteur Tahar Hadjar. En fait, la recrudescence de ce fléau au sein des enceintes universitaires inquiète sérieusement la communauté universitairen aussi bien les étudiants que les enseignants. Le lâche assassinat du jeune Assil Belalta — étudiant en 3e année de médecine — dans sa chambre à la cité universitaire Taleb-Abderrahmane 2 de Ben Aknoun, ainsi que celui de l'étudiant zimbabwéen à Annaba suscitent des questionnements sur les normes et les dispositifs sécuritaires mis en place. Les autorités universitaires ont été ainsi interpellées pour mobiliser les moyens devant contribuer à juguler et à mettre un terme à la violence au sein des campus universitaires, puisque ce phénomène a atteint des proportions affolantes en passant du stade d'agressions physiques à celui d'homicides. Face à cette situation dramatique, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a donné de nouvelles instructions aux responsables des œuvres universitaires et des gestionnaires des résidences, et ce, par "l'activation des dispositifs de sécurité interne" au sein des cités U, en les dotant de tous les moyens nécessaires humains et techniques. À ce propos, le ministre a appelé les agents chargés de la sécurité des résidences au respect rigoureux des procédures d'inscription de l'ensemble des visiteurs, tel que cela se fait dans les administrations et les établissements, tout en dotant ces cités de caméras de surveillance. Plus loin, M. Hadjar s'est montré intransigeant devant les administrateurs des œuvres universitaires quant à l'observation des instructions et des règles susceptibles de garantir la sécurité des étudiants résidents. "Les cités universitaires ne sont pas des internats", a souligné le ministre, rappelant, au passage, la convention signée en 1998 entre les directions des œuvres universitaires et les organisations estudiantines régissant la relation entre les étudiants résidents. La convention stipule que chaque étudiant a, précisera-t-il, le droit de recevoir des personnes (des membres de la famille ou autres) dans la cité où il réside. Pour l'ex-recteur de l'université d'Alger, les incidents survenus récemment tels que l'assassinat de l'étudiant en médecine Assil Belalta dans sa chambre à la résidence de Ben Aknoun "ne datent pas d'aujourd'hui". "Ce qui a changé aujourd'hui, c'est la rapidité de circulation des informations sur les réseaux sociaux", soutiendra le ministre qui ne manquera pas d'accuser certains médias d'"avoir amplifié les faits et de les avoir répercutés sans authentification". Pour lui, ces faits affligeants qui se sont déroulés dans l'enceinte universitaire, sont amplifiés par certaines parties qui tentent, à la veille de la présidentielle du 18 avril prochain, de "ternir l'image de l'Algérie", que ce soit dans l'Enseignement supérieur ou dans d'autres secteurs. Plus loin, Tahar Hadjar n'hésitera pas à rappeler ses instructions adressées en juillet dernier aux directeurs des cités universitaires, notamment celles inhérentes à la lutte contre les différents fléaux sociaux étrangers à l'enceinte universitaire. Rappelons, enfin, que le Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes) a lancé un appel urgent au lendemain de l'ignoble crime commis contre le jeune Assil Belalta pour la tenue d'une conférence nationale sur la problématique de la sécurité dans les campus universitaires, avant fin mars prochain. Hanafi H.