Décédé à l'âge de 87 ans, Essaïhi a eu un long parcours consacré au savoir et à l'enseignement. Mohamed Lakhdar Essaïhi, décédé lundi soir à Alger, a été le père de l'anecdote dans la culture algérienne, aux côtés de Othmane Boughuettaïa, en animant des émissions culturelles et récréatives à la radio nationale dont “Alouane” (couleurs) et “Namadhidj” (modèles). Il naquit en octobre 1918 dans le village d'El Alia, daïra de Hdjira (Touggourt), dans la wilaya de Ouargla. Décédé à l'âge de 87 ans, Essaïhi a eu un long parcours qu'il a consacré au savoir et à l'enseignement, en partant de son village El Alia jusqu'à son arrivée à Alger. Il apprit le Coran grâce aux chouyoukh de son village dont Mohamed Ben Ezzaoui et Belkacem Chethouna. Il l'enseigna par la suite aux enfants de son village durant plus de deux ans. Epris de savoir, Il se rendit à Guerara pour devenir, deux ans durant, le disciple de cheikh Bayoudh. En 1935, il quitta l'Algérie en direction de Tunis pour poursuivre ses études jusqu'en 1939 à l'université Zeitouna. Poursuivi par les autorités coloniales, il revint à Touggourt où il sera, dès sa descente du train, incarcéré pendant plusieurs semaines. Durant la Seconde Guerre mondiale, il tenta de quitter la région mais les autorités coloniales françaises le reconduisirent en compagnie du militant Ali Marhoum (gendre du chahid Larbi Ben M'hidi). À Touggourt, il a créé, avec un groupe de jeunes, l'association d'arts dramatiques El Amal (espoir), un groupe de scouts et l'école El-Falah. Cette dernière a formé plusieurs étudiants qui ont poursuivi leurs études à l'université Zeitouna et sont devenus des enseignants et des hommes de lettres. Il a également fondé l'école Ennadjah dans le village de Tamassine et une autre école dans le village Beldat-Omar où se trouve le mausolée de l'ancêtre de arch ouled Essaïh. En 1952, il quitte Batna où il enseigna quelque temps pour se rendre à Alger. Il rejoint la radio nationale en tant que producteur, outre l'exercice de la profession d'enseignant dans plusieurs écoles algéroises dont le lycée Hassiba-Ben-Bouali de Kouba et l'école Essaâda à Belcourt. Il interrompit la production radiophonique jusqu'à l'Indépendance. Après l'Indépendance, il reprend la production radiophonique et continue d'enseigner dans les lycées Ibn-Khaldoun et Ethaâlibia jusqu'à sa sortie en retraite en novembre 1980. Le poète est l'un des membres fondateurs de l'Union des écrivains algériens créée en 1964. Il a occupé le poste de secrétaire général adjoint au troisième congrès (mars 1981). Il a reçu plusieurs distinctions dont une attestation du mérite remise par le président de la République dans les années 1980 avant de se retirer de la scène culturelle en raison de sa maladie. R. C.