Les enseignants vacataires au niveau du pôle de l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira n'ont pas perçu leurs salaires depuis plus de trois ans, selon un communiqué rédigé par un collectif d'enseignants contractuels, dont une copie a été remise à Liberté. En effet, selon les rédacteurs de cette missive adressée au département de Tahar Hadjar, ces enseignants se disent marginalisés et oubliés par leur tutelle. "Nous n'avons touché aucun sou depuis plus de trois ans et à chaque fois, on nous demande d'attendre", est-il mentionné. Ces enseignants contractuels reprochent notamment à l'administration générale de ladite université des "lenteurs administratives" et interpellent le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique afin d'intervenir en urgence. "Nous sommes pour la plupart des pères et mères de famille, qui vivent dans la précarité, et ce, en dépit de notre statut d'enseignants du supérieur", déplorent-ils. Par ailleurs, dans une autre correspondance, publiée hier et dont une copie nous a été remise, adressée aux services de la Fonction publique et au ministère de l'Enseignement supérieur, les fonctionnaires et ouvriers de l'université de Bouira crient leur indignation, quant à ce qu'ils ont qualifié de "politique de marginalisation" de la part du rectorat, tout en réclamant, entre autres, l'intégration "immédiate et sans conditions" de tous les travailleurs opérant dans le cadre du DAIP, le gel de tous les concours de recrutement en attendant la régularisation de tous les employés, consacrer une allocation chômage aux nouveaux diplômés. "Beaucoup d'entre nous se sont sacrifiés au service de l'université et ils doivent être prioritaires dans toute opération de recrutement", est-il indiqué dans ce document. Un peu plus loin, ces "travailleurs précaires", comme ils aiment se définir, réclament à l'administration de l'université de Bouira d'exiger de la tutelle plus de postes budgétaires. "Nous demandons au recteur qu'il intercède en notre faveur auprès de la tutelle pour l'ouverture de nouveaux postes de recrutement", réclament-ils. Par ailleurs, ces fonctionnaires, ouvriers et agents de sécurité, s'indignent dans leur requête de l'injustice, dont ils disent en être victimes. Parmi les personnes recrutées récemment figurent des candidats fraîchement diplômés, et cela s'est fait au détriment de candidats déjà en poste depuis des années. Dans ledit communiqué, une plateforme de revendications contenant 13 points a été mise en exergue. Tout d'abord, ces ouvriers exigent de l'administration "le gel immédiat" des transferts des postes budgétaires vers d'autres segments externes, et les préserver, selon les auteurs de cette missive, afin d'intégrer les travailleurs contractuels. Ensuite, les requérants exigent d'avoir toute la latitude et les prérogatives nécessaires, dans l'exercice de leurs fonctions, ainsi que la levée immédiate et sans conditions, des sanctions disciplinaires contre certains travailleurs, qui ont été, selon les auteurs dudit document injustement sanctionnés. Ces titulaires de postes du préemploi, dont certains sont en poste depuis plusieurs années au sein de ladite université, ont enfin tenu à exprimer leur refus de l'actuelle politique de recrutement, tout en précisant qu'en cas de mutisme de la part du rectorat, ils comptent paralyser l'université de Bouira. RAMDANE B