L'appel à la marche contre le cinquième mandat de l'actuel chef de l'Etat, a reçu un écho favorable et même au-delà des espérances dans la wilaya de Bouira, où des milliers de citoyens ont battu le pavé pour dire : "Non au mandat de la honte." En effet et selon nos estimations, entre 10 et 15 000 manifestants ont organisé une marche qui rappelle celles du Printemps noir, où du mouvement citoyen des arouch quand il était à son apogée. Ainsi, c'est vers 14 heures que des centaines de jeunes venus des quatre coins de la wilaya, se sont donné rendez-vous au niveau du quartier de l'Ecotec et de la Place des Martyrs. Les marcheurs, tout au long de leur procession qui les a conduits vers le siège de la wilaya, ont, bien évidemment, scandé des slogans hostiles au pouvoir en place. "Bouteflika, le Marocain, il n'y aura pas de cinquième mandat", "FLN dégage !", "Le peuple veut la chute du régime" ou encore les traditionnels : "Pouvoir assassin", "Bouteflika, Ouyahia gouvernement terroriste". Après une courte halte devant le siège de la wilaya, la procession sillonnera les principales artères de la ville, sur un parcours de près de trois kilomètres. À noter que les rangs de la marche ne cessaient de grossir au fur et à mesure que la foule avançait. Puis, une seconde halte a été effectuée à l'espace de la maison de la culture Ali-Zaâmoum de Bouira, où l'immense foule a observé une minute de silence à la mémoire des martyrs de la guerre de Libération nationale, ainsi que de ceux du Printemps noir. "Cette action est un message au pouvoir en place. Soit il part de manière digne, soit il part contraint, dans tous les cas, il doit partir", dira un ancien militant du Mouvement culturel berbère (MCB). Des partis partisans du boycott, à l'instar du FFS, ont pris part à cette marche, puisque certains militants de la fédération de Chorfa, ont participé à cette marche que d'aucuns qualifient d'historique dans la région. Ce n'est que vers 16h30 que les manifestants se sont dispersés dans le calme, tout en promettant d'autres actions dans les prochains jours. D'autres marches ont été organisées dans les communes de Lakhdaria, d'Aomar, de Bechoul, d'El-Esnam, d'Ath Lesqser et de M'chedellah, où les citoyens ont dénoncé le pouvoir en place. Enfin, Il y a lieu de souligner qu'aucun dépassement n'a été enregistré aussi bien du côté manifestants que de celui des forces de l'ordre qui se sont contentées de protéger les édifices publics.