L'appel relayé sur les réseaux sociaux et demandant aux étudiants de manifester "pour le rejet du 5e mandat et dénoncer les organisations estudiantines ayant apporté leur soutien à ce nouveau mandat pour le président Bouteflika", a été largement suivi à l'Ouest. À Oran, dès 10h, plusieurs campus, comme l'université Med-Boudiaf, l'ex-Usto, l'IGMO Senia 1, l'ex-IAP, ont vu des centaines d'étudiants se rassembler en scandant les mêmes slogans "Les étudiants contre le 5e mandat", "Non aux gouvernements des clans", "Sans le 5e mandat on sera mieux". Pancartes et drapeaux portés à bout de bras, l'une des cibles privilégiées dans les slogans, a été une certaine presse. À l'extérieur, les dispositifs policiers étaient discrets, et alors que l'on s'attendait à ce que cette journée de mobilisation estudiantine se cantonne au sein des universités, soudain, les étudiants ont envahi la rue. Déjà aux abords de l'Usto, ce sont des groupes de lycéens qui, eux aussi, ont improvisé une marche. Ainsi avant midi des cortèges de centaines d'étudiants, se sont mis en marche pour rejoindre le centre-ville, jusqu'à la place du 1er-Novembre lieu de ralliement, suivis et encadrés par des forces de l'ordre. Dans le calme et soucieux de montrer leur maturité et leur civisme, les étudiants ramassaient, sur leur passage, les détritus jetés sur la chaussée. La marée humaine a ensuite pris la direction du front de mer créant une longue file. Les automobilistes bloqués les accompagnaient avec des concerts de klaxons. Aucun incident ne sera signalé jusqu'à la fin de la journée comme cela avait été le cas vendredi dernier.
Imposante manifestation à Sidi Bel-Abbès Hier, la ville de Sidi Bel-Abbès a été, encore une fois, le théâtre d'une manifestation à caractère pacifique animée par des centaines d'étudiants des différentes facultés de l'université Djilali-Liabès et auxquels se sont joints des lycéens qui ont répondu massivement à l'appel lancé sur les réseaux sociaux pour exprimer leur opposition à la candidature du chef de l'Etat sortant. En effet, c'est vers 11h que la marche a pris le départ depuis le campus sis au nord du chef-lieu de wilaya pour rejoindre le centre-ville, à travers la ligne du tramway, encadrée par un impressionnant dispositif policier et de nombreux véhicules du service d'ordre qui ont veillé, tout le long du parcours; à parer à tout débordement. Ainsi sur une dizaine de kilomètres en traversant les quartiers Sidi Djilali, Er-Rih, la gare de l'Etat, Sidi Yassine, les manifestants, drapés dans l'emblème national, brandissaient des pancartes et banderoles sur lesquelles on pouvait lire des slogans tels que "Nous sommes l'avenir du pays", "Y en a marre de ce pouvoir" et "Algérie libre et démocratique". Au centre-ville, les étudiants ont fait une halte de quelques minutes sur la place du 1er-Novembre avant de se diriger vers le siège de la wilaya puis en direction de l'esplanade de La Macta où les mêmes slogans d'indignation et de révolte ont été fortement relayés par les protestataires. Ce n'est que vers 14h que les participants à ce mouvement se sont dispersés dans le calme et sans aucun incident. Marche pacifique à Chlef Après s'être rassemblés dès les premières heures de la journée à l'intérieur de la faculté de droit et des sciences juridiques au centre-ville de Chlef, des centaines d'étudiants de l'université Hassiba-Ben Bouali de Chlef ont marché pacifiquement, pour dire non au 5e mandat présidentiel pour Abdelaziz Bouteflika. Ils étaient entre 500 et 800 étudiants à répondre au mot d'ordre de leur organisation nationale. Vers 10h, ils ont pris le départ de la même faculté en direction du siège de la wilaya où ils se sont regroupés quelques instants en passant par le centre-ville avant de retourner vers la faculté sans aucun incident. Munis de banderoles sur lesquelles on pouvait lire des slogans hostiles au pouvoir, les manifestants ont scandé tout le long de leur marche : "Pouvoir assassin", "Djazaïr dimokratia djoumhouria la malakia" (Algérie démocratique est une République et non un royaume), "Nous ne voulons plus de vous", "Dégagez". Entourés de policiers, les manifestants ont également crié : "Nous ne reculerons devant rien jusqu'au départ de ceux qui ont ruiné notre pays." Soulignons également qu'au pôle universitaire d'Ouled Farès, de nombreux étudiants qui n'ont pas eu l'occasion de participer à la marche ont également observé, de leur côté, un rassemblement pour les mêmes raisons. Les lycéens ont battu le pavé à Tlemcen Répondant à l'appel lancé sur les réseaux sociaux, plusieurs dizaines de lycéens ont défilé mardi en fin de matinée dans le centre-ville de Tlemcen en scandant des slogans hostiles à la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à un 5e mandat. La manifestation pacifique s'est déroulée sans incident sous le regard curieux des citoyens vaquant à leurs occupations. D. LOUKIL/A. BOUSMAHA/A. CHENAOUI/B. A.