Ce rendez-vous sera également l'occasion pour les oléiculteurs d'exposer leurs problèmes et ils sont innombrables. Le coup d'envoi de la première édition du Salon de l'huile d'olive à Bouira sera donné dimanche à la maison de la culture Ali-Zaâmoum. Ainsi, c'est à l'initiative de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI), en collaboration avec la direction du commerce de Bouira, que cette manifestation a été lancée, afin de faire connaître cette richesse au grand public. Selon les responsables de la CCI de Bouira, ce salon a été placé sous le thème "L'huile d'olive, culture, agriculture et économie", dans le but d'expliquer les enjeux économiques de l'industrie oléicole à l'échelle locale et nationale. "Notre wilaya peut être une wilaya leader en matière de production d'huile d'olive, et avec ce genre d'événement, on espère contribuer à l'émergence d'une véritable industrie de l'huile d'olive à Bouira", expliquera Samir Abdelmalek, directeur de la CCI de Bouira. Selon lui, une trentaine d'exposants ont été conviés à ce salon. En outre, des conférences-débats autour de la thématique sont au programme, notamment avec la participation d'experts dans le domaine. Ce salon sera également l'occasion pour les oléiculteurs d'exposer leurs problèmes et ils sont innombrables. En effet, selon Toumi Hafidh, président du conseil interprofessionnel des oléiculteurs de Bouira, leur filière souffre de la multiplication des intermédiaires entre le producteur et le consommateur final. "Notre produit, avant d'arriver aux huileries, passe par une multitude d'intermédiaires qui n'ont absolument rien à voir avec la profession, ce qui a pour conséquence de dénaturer le produit et le rendre parfois impropre à la consommation", a-t-il indiqué. Pour ce professionnel de l'olive, les pouvoirs publics doivent mettre en place un mécanisme de vente qui exclut les "parasites". Pour ce faire, il a plaidé pour la mise en place d'une Maison de l'olive, comme c'est le cas pour le miel. "Nous allons prochainement soumettre ce projet aux autorités concernées et nous espérons qu'il sera favorablement accueilli", précisera M. Toumi. De son côté, Outoudert Arezki, président de l'association des oléiculteurs de Bouira, abondera également de ce sens, en indiquant que ses camarades et lui sont pénalisés par autant d'anarchie. "Nous faisons face au problème de l'écoulement de notre marchandise et sa qualité. Nous souhaitons donner un label de qualité à notre huile, mais dans les conditions actuelles, c'est quasiment impossible", a-t-il déploré. Interrogé sur le fait de ne pas se constituer en coopérative agricole, comme cela se faisait auparavant, notre interlocuteur a révélé que c'est une idée en gestation au niveau de l'association qu'il préside : "Nous comptons nous regrouper en coopérative, en attendant que les pouvoirs publics se décident à réorganiser la filière." S'agissant du phénomène du vol de l'huile d'olive, nos deux interlocuteurs affirment qu'il a enregistré une certaine recrudescence. "La vente des olives crues devrait être interdite, car cela encourage le vol des récoltes. Chaque année, des dizaines de quintaux d'olives crues sont volées ici et là dans la région sans que cela s'arrête. Ces quantités volées finissent par être vendues, la majorité des cas, dans ces points de vente aménagés sur les abords des routes. Jadis, il était inimaginable de voir des olives vendues", regrette le président du conseil interprofessionnel des oléiculteurs. Pour ce qui est de la production de cette année et selon les chiffres de la direction des services agricoles (DSA) locale, elle a dépassé 7,5 millions de litres d'huile d'olive, pour une surface exploitée en oliviers de 27 000 ha.