Les Etats-Unis et la Russie poursuivent leur bras de fer autour de l'aide humanitaire à destination du Venezuela, avec de nouvelles sanctions américaines contre des officiels vénézuéliens partisans de Nicolas Maduro et la promesse russe d'un soutien renouvelé au dirigeant socialiste que Washington veut évincer à tout prix du pouvoir. Les deux pays continuent à distance leur bataille diplomatique, au lendemain d'un match nul à l'ONU où ils ont été incapables de s'entendre. Au même moment, le président du Parlement vénézuélien, Juan Guaido, reconnu comme chef de l'Etat par intérim par l'administration de Donald Trump et plus de cinquante pays, s'est engagé à rentrer "au plus tard lundi (demain) au Venezuela", après avoir quitté le pays illégalement. Dans la nuit de vendredi à hier, le Trésor américain a annoncé des sanctions financières à six hauts responsables des services de sécurité, dont quatre généraux fidèles à Nicolas Maduro, que Washington qualifie désormais "d'ancien président illégitime". Ces derniers, dont le commandant de la Garde nationale Richard Lopez Vargas et le commissaire en chef José Dominguez Ramirez, sont mis en cause pour entrave à la livraison de l'aide humanitaire que les Etats-Unis tentent de faire parvenir au camp Guaido. Caracas y voyait un prétexte à une intervention armée américaine pour déloger le président Maduro. Recevant vendredi la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov l'a assurée de "la solidarité" de Vladimir Poutine face à "un assaut frontal et une ingérence sans vergogne des pays occidentaux". "La Russie va continuer à aider les autorités du Venezuela à résoudre les difficultés économiques et sociales, y compris par l'octroi d'aide humanitaire légitime", a précisé le ministre russe. Il a mis en avant "des livraisons massives de blé" et dit examiner "une liste supplémentaire de médicaments demandés par Caracas après l'envoi d'un premier lot de 7,5 tonnes". "Tout ce dont a besoin le Venezuela, la Russie l'a. Le Venezuela peut de son côté donner du pétrole, dont a besoin la Russie", a répondu par la suite Delcy Rodriguez, annonçant le transfert, de Lisbonne à Moscou, d'un bureau du groupe public PDVSA, pilier de l'économie vénézuélienne et cible des sanctions américaines. R. I./Agences