Avec un pic de production, estimé à près de 25 millions de litres, prévisions de 2019 pour la seule wilaya de Béjaïa, l'enjeu est surtout d'écouler cet or vert en l'absence d'un marché. Les membres de l'Association pour le développement de l'oléiculture et des industries oléicoles de Béjaïa révèlent qu'ils ont sous les bras un stock d'huile d'olive de trois années. C'est la raison pour laquelle, ils lorgnent la restauration collective, qui compte quelque 12 millions de consommateurs, a-t-on indiqué. En effet, les membres de cette association disent attendre un coup de pouce des pouvoirs publics pour y placer leur précieux liquide au niveau des cantines scolaires, de la restauration universitaire, des usines mais aussi des casernes sachant, affirme l'un des principaux animateurs de cette association, M. Zahir Khodja notamment, "un litre d'huile est suffisant pour une quarantaine de personnes". Il faut dire que cette importante quantité d'huile se renouvelle annuellement, sans que l'on ait réussi, pour autant, à trouver preneur au stock ancien, qui avoisine les 5 millions de litres. Pour rappel, la superficie oléicole au niveau de la wilaya est estimée à environ 51 000 hectares et la production varie considérablement d'une année à une autre (entre 5 et 25 millions de litres). La production moyenne est estimée à 15 millions de litres. Le chiffre d'affaires est d'environ 60 millions de dollars. Par rapport aux autres cultures fruitières algériennes, c'est beaucoup, a expliqué M. Khodja. L'olivier occupe, en effet, la première place avant le figuier, le dattier et les agrumes. En superficie, il s'étend sur le 1/3 de l'espace, dévolu aux cultures fruitières arborescentes. En nombre, il compte pour 28%, mais le tonnage des olives récoltées ne dépasse guère le quart de notre production fruitière. Si nos oliviers détiennent une large part dans notre activité arboricole, ils pèsent bien peu dans l'oléiculture mondiale. La preuve, par rapport à nos voisins immédiats, "nous nous trouvons sensiblement à égalité avec le Maroc, mais nous possédons à peine la moitié des arbres qui font la richesse de la Tunisie, pays qui est sans doute, de toute l'Afrique du Nord, le plus petit, le plus déshérité, mais n'est pas le moins dynamique et devant lequel les oléiculteurs du monde entier doivent s'incliner, car il a su tirer un parti inespéré de conditions climatiques particulièrement rudes". Malgré la vitalité qu'elle manifeste dans de nombreux autres domaines de l'activité agricole, l'Algérie n'a pas, à l'égal des autres pays méditerranéens, tiré de l'arbre de Minerve tous les avantages que lui conférait un climat parfaitement adapté à ce genre de culture.