Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé, ce mardi, les atteintes à la liberté d'informer qui ont eu lieu dans le sillage des manifestations contre une 5e candidature du président Abdelaziz Bouteflika. "Arrestations, pressions économiques, censure directe… Depuis le début des manifestations le 22 février 2019 contre un 5e mandat, les autorités algériennes multiplient les pressions contre les médias et les journalistes qui tentent de couvrir le mouvement de protestation qui secoue le pays", a indiqué RSF dans un communiqué qui intervient deux semaines après le début de ces manifestations. "Entraver le travail des journalistes est une tentative illusoire de masquer la réalité", a déploré Souhaieb Khayati, directeur du bureau Afrique du Nord de RSF. RSF rappelle que le 28 février dernier, une quinzaine de journalistes ont été interpellés pour avoir participé ou couvert un rassemblement "contre la censure" à Alger. Tous dénonçaient les pressions subies par la profession à la suite des restrictions imposées par leur hiérarchie concernant la couverture du mouvement de contestation. L'ONG qui a fait état de la censure directe ayant touché la présentatrice de Canal Algérie, Nadia Madassi, a aussi exprimé son soulagement après la libération du blogueur Merzoug Touati après plus de deux ans d'emprisonnement et a demandé l'abandon de toutes les charges qui pèsent encore contre lui. L'Algérie est 136e au classement mondial de la liberté de la presse en 2018.