“Echouer au bac, ça fait mal, mais ce n'est pas la fin du monde”, a déclaré Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale et de l'Emploi, lors de la rencontre organisée, hier, conjointement avec le département d'El-Hadi Khaldi, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels à l'INFP d'El-Biar. Une occasion pour les deux ministres d'insuffler un brin d'espoir à ceux qui n'ont pas eu la chance de décrocher le fameux examen du baccalauréat. “Sur les 345 107 candidats qui ont passé le bac, il y a eu 128 674 reçus. Soit 216 433 recalés et nombre d'entre eux tenteront à nouveau l'examen (en redoublant ou en classes spéciales)”, a indiqué Ould Abbès pour annoncer par la suite que l'Etat a trouvé une alternative pour de nombreux élèves qui auraient pu se retrouver, carrément à la rue, n'ayant plus le droit de poursuivre un cursus dans le cadre de l'enseignement général. Les deux ministres ont alors précisé qu'une partie des 70 000 recalés au bac sera orientée d'office vers la formation professionnelle et pourra ainsi bénéficier d'un enseignement de qualité à même de leur offrir des débouchés intéressants à la fin de leur cursus. “Certaines spécialités de la formation professionnelle sont plus intéressantes à tous points de vue que bien des filières de l'université”, ira jusqu'à dire El-Hadi Khaldi, ajoutant que 10% parmi les 35 000 qui doivent être pris en charge par son département seront orientés vers des filières pointues. À noter que son secteur offre 380 spécialités tous niveaux confondus. Pour ceux qui ne souhaitent plus persévérer sur les bancs de l'école et se lancer dès maintenant dans la vie active, le département de Ould Abbès offre l'opportunité à travers le dispositif de microcrédit. Un dispositif qui vise justement l'intégration économique et sociale des citoyens ciblés à travers la création d'activités de production des biens et des services. Réservés à des jeunes de plus de 18 ans, ces projets de 50 000 à 400 000 DA offrent, en effet, des avantages à même d'aider à lancer son affaire au bénéfice d'un prêt sans intérêt accordé par l'Agence nationale de gestion du microcrédit (Angem) pour l'achat de matières premières concernant des projets qui ne dépasseraient pas les 30 000 DA. “Il s'agit de l'immersion dans le monde du travail de façon à garantir à tous les jeunes algériens les mêmes chances et les mêmes droits”, dira Ould Abbès qui n'a pas manqué de louer les mérites de ce dispositif pour lequel tout semble mis au point. “60 milliards de DA ont été consacrés à l'acquisition des locaux qui seront mis à la disposition des jeunes promoteurs dans le cadre du dispositif de microcrédit, et ce, de manière équitable à raison de 100 locaux par commune”, a déclaré Ould Abbès avant de se joindre à El-Hadi Khaldi et tous deux s'accordent à dire qu'il n'est plus question, désormais, d'exclus du système éducatif des jeunes livrés à eux-mêmes. Nabila Saïdoun