Une vingtaine d'organisations des droits de l'Homme et de représentants du mouvement de la société civile, agissant en médiateur et en force de proposition, ont levé le voile sur une proposition de sortie de crise, ayant pour but de dégager un large consensus qui organisera le départ du système de manière pacifique. Ce collectif de la société civile, dont nous citons pêle-mêle les Ligues des droits de l'Homme telles la Laddh (Benissad/Zahouane), et la Ladh, le RAJ, Djazaïrouna, SOS Disparus, ainsi que les syndicats de l'éducation (Satef et Snapest) et le CNDDC (Comité pour les droits des chômeurs) et bien d'autres, considère la contestation nationale en cours comme une occasion historique pour en finir d'une manière irréversible avec "le système". Dans sa feuille de route, en six points, pour l'instauration de la nouvelle République, le collectif considère que des mesures d'apaisement préalables sont nécessaires en réponse aux revendications populaires. La première mesure, destinée à éviter au pays d'entrer dans une période de non-droit, consiste à ce que "le président de la République sortant s'en remette à la volonté du peuple et se retire au plus tard le 27 avril". "Aucune prolongation de mandat n'est possible et les institutions existantes doivent laisser place aux institutions de la transition", indique le collectif. Ce dernier propose également, dans sa feuille de route, la mise en place d'un haut comité de transition (HCT), une instance collégiale composée de personnalités jouissant d'une autorité morale et bénéficiant d'une large acceptation populaire. Et d'indiquer que "cette instance aura à incarner l'Etat". La feuille de route prévoit, en outre, l'installation par le haut comité d'un gouvernement national de transition (GNT) composé de personnalités consensuelles et crédibles pour gérer la période de transition dans des délais raisonnables à définir. Selon les initiateurs de cette proposition, ce gouvernement consensuel a pour seules missions la gestion des affaires courantes en assurant la continuité de l'Etat et la levée immédiate de toutes les entraves liées à l'exercice des libertés civiles, politiques et démocratiques dont la liberté d'association et de manifestation, la liberté d'expression et de la presse, les libertés syndicales et de création des partis politiques, mais aussi la préparation et l'organisation des assises de consensus national. Pour le collectif, les assises de consensus national doivent regrouper toutes les sensibilités de la société et des représentant(e)s du mouvement, qui auront à dégager un consensus national sur les modalités pratiques de mise en place de la Constituante, et réaliser un compromis historique autour des principes fondamentaux inaliénables, au respect de toutes les libertés, des droits humains et de l'égalité. S'ensuivra l'élection d'une Assemblée constituante chargée d'élaborer la nouvelle Constitution. Cependant, cette élection sera précédée par la mise en place d'une commission indépendante d'organisation des élections, indiquent ses concepteurs, qui ajoutent que la nouvelle Constitution sera élaborée sur la base du texte fondateur de la nouvelle République démocratique et sociale. C'est seulement de cette façon qu'il y aura le retour à la légalité constitutionnelle, à l'ouverture du champ politique et à l'organisation d'élections générales. A. R.