Plusieurs organisations de la société civile, regroupées au sein d'un «collectif de la société civile algérienne pour une sortie de crise pacifique» ont proposé, hier, une feuille de route pour l'instauration de la nouvelle République. Dans un document dont nous avons reçu une copie, ces associations esquissent une sortie de crise en six points. Premièrement, afin d'éviter au pays d'entrer dans une période de non-droit, elle demande au président de la République sortant de se soumettre à la volonté du peuple et de se retirer au plus tard le 27 avril. Aucune prolongation de mandat n'est possible et les institutions existantes doivent laisser place aux institutions de la transition, ont-elles indiqué. Deuxièmement, elles proposent la mise en place d'un Haut Comité de Transition (HCT), une instance collégiale composée de personnalités jouissant d'une autorité morale et bénéficiant d'une large acceptation populaire. Cette instance aura à incarner l'Etat. Troisièmement, ces organisations appellent à l'installation par le Haut Comité d'un Gouvernement National de Transition (GNT) composé de personnalités consensuelles et crédibles pour gérer la période de transition dans des délais raisonnables à définir. Ce gouvernement consensuel a pour seules missions la gestion des affaires courantes en assurant la continuité de l'Etat et la levée immédiate de toutes les entraves liées à l'exercice des libertés civiles, politiques et démocratiques dont la liberté d'association et de manifestation, d'expression et de la presse, syndicales, et de création des partis politiques, préparation et organisation des Assises du Consensus National, a-t-on expliqué. En quatrième lieu, les signataires du document proposent des Assises du consensus national regroupant toutes les sensibilités de la société et des représentant-e-s du mouvement qui auront à dégager un consensus national sur les modalités pratiques de mise en place de la Constituante, et réaliser un compromis historique autour des principes fondamentaux inaliénables, au respect de toutes libertés, des droits humains et de l'égalité. Cinquièmement, elles proposent l'élection d'une Assemblée Constituante chargée d'élaborer la nouvelle Constitution ; cette élection sera précédée par la mise en place d'une commission indépendante d'organisation des élections. Et enfin, ce processus sera couronné par le retour à la légalité constitutionnelle, l'ouverture du champ politique et l'organisation d'élections générales. Les signataires du document sont la LADDH (Benissad/Zahouane) (Ligue Algérienne de la Défense des Droits de l'Homme), la LADH (Ligue Algérienne des Droits de l'Homme), le RAJ (Rassemblement – Actions – Jeunesse), Djazairouna, SOS Disparus, Réseau wassila, Tharwa Fadhma N'soumer, l'Association Timlilit, CSVM-22 FEV (Comité Soutien Vigilance du Mouvement 22 Février), le Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation), le SNAPEST (Le syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique ), le SNAP (Syndicat National Autonome des postiers), le CNES (Conseil National des Enseignants du Supérieur), le SNAPAP (Syndicat National Autonome des Personnels de l'Administration Publique), le CGATA (Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie), SOS Bab El Oued et l'ACDA (Association pour le Changement Démocratique en Algérie).