RESUME : Nawel goûte enfin à la paix. Elle se repose toute la journée. Son bébé est tranquille. Avant de sortir en fin de journée, elle a une discussion avec l'épouse du propriétaire de l'hôtel, espérant la sensibiliser sur son cas. Mais Megdouda ne veut pas d'histoire et ne lui renouvellera pas la location. Quand Nawel rentre de sa sortie, elle découvre la porte de sa chambre ouverte… Nawel pousse la porte. Son cœur se serre d'appréhension. Elle pose le landau sur le lit et en retire son bébé. Elle regarde autour dans toute la pièce et même dans la salle de bains, mais elle ne remarque rien d'anormal. Tout est comme elle l'avait laissé avant de sortir. Elle voudrait descendre afin de demander à Megdouda si c'était elle qui avait ouvert la porte de sa chambre. Boualem s'est mis à pleurer et elle ne peut pas aller à la réception alors qu'il est dans tous ses états. Il a faim. Elle a oublié de remplir le thermo d'eau chaude pour lui préparer son lait. Elle n'a pas le choix et le lui prépare avec de l'eau légèrement fraîche. Une fois rassasié, il retrouve son calme habituel et sa mère peut enfin le prendre dehors. Après avoir pris le soin de fermer à clef, elle descend à la réception. Megdouda est encore là et elle lui demande s'il y a une cuisine où elle pourrait chauffer de l'eau. - Oui, allez au fond. La porte de la cuisine est à gauche. Nawel la remercie, et même si elle veut lui parler de la porte ouverte en son absence, elle se retient de le faire, gênée par la présence d'autres clients. Elle va à la cuisine, chauffe l'eau de source et remplit le thermo. Son bébé est resté tranquille. Nawel l'embrasse et le serre très fort contre son cœur. Ce soir, ce serait sa deuxième nuit loin de Maghnia. Malgré tout, elle ne peut s'empêcher de penser à sa belle-famille, à la sienne. Elle imagine leur stupeur quand ils se réveilleront. La vieille Taklit se chargera de les mettre au courant. Même si Hamid voudra la retrouver, il aura toutes les difficultés du monde à mettre la main sur eux maintenant qu'ils sont à Alger. Elle ne veut plus jamais les revoir. Plus jamais. - Que voulez-vous encore ? - Rien, répond Nawel à Megdouda qui commence à s'impatienter. Bonne nuit ! Plus que jamais il lui paraît clair qu'elle ne la porte pas dans son cœur. Nawel se dit, tout en montant à sa chambre, qu'elle aurait mieux fait de se taire au lieu de se confier à elle. Elle n'aurait pas à partir au bout d'une semaine. De retour dans sa chambre, elle prend le temps de parler avec son bébé, heureuse de l'entendre gazouiller. Mais l'odeur qu'il dégage depuis un moment n'est pas des plus agréables. Nawel lui retire sa couche et le nettoie. Elle ouvre son sac et en sort une couche et une grenouillère. Alors qu'elle lui glisse la couche, elle remarque que la trousse médicale du petit était ouverte. Elle abandonne le petit, le temps de vider la trousse et de regarder la boîte à suppositoires. Elle est vide. - Oh non, pas ça. Nawel espère s'être trompée de boîte et que son argent est toujours là. Mais même en vidant toutes les boîtes, il n'y a plus aucune trace de son argent. Les quelques billets pris à son mari lui ont été volés. Elle se met en colère en se rappelant qu'à son retour du restaurant, elle avait trouvé la porte de sa chambre ouverte. - Quelqu'un m'a volée, s'écrie-t-elle. Il ne me reste rien. Elle est si furieuse qu'elle décide d'aller parler à Megdouda du vol commis en son absence. Megdouda n'est pas seule. Mais cela n'empêche pas Nawel de lui parler. Cela n'est pas du goût de Megdouda qui la prend par le bras et monte avec elle à la chambre, feignant de vouloir comprendre ce qu'elle lui raconte. (À suivre) A. K. [email protected]