La wilaya d'El Tarf détient un espace forestier d'une richesse floristique potentielle estimée entre 600 et 700 espèces, selon les statistiques officielles. Celle-ci s'étend sur 167 311 hectares, soit l'équivalent de 60% de la superficie globale de la wilaya d'El Tarf ayant des frontières avec 3 autres wilayas (Souk-Ahras, Guelma, Annaba). Selon le directeur du secteur, le patrimoine est constitué essentiellement de maquis qui représente 36,77% de la superficie totale de chêne-liège, avec une proportion de 35,81%. Un apport économique pourrait être, par ailleurs, soutiré de la production en sous-bois. Dans la wilaya d'El Tarf, le peuplement naturel, constitué potentiellement de chêne-liège et de chêne zen, représente dans sa globalité les 40%. Quant au peuplement artificiel introduit grâce au système de reboisement qui se fait chaque année sur plusieurs hectares, il occupe environ 20% seulement de l'espace forestier, en dépit des moyens d'action limités. La production annuelle en bois connaît, depuis 1998, une augmentation sans cesse croissante se situant entre 84% dans le liège et 78% dans le bois industriel. Celle- ci reste tout de même en deçà des potentialités existantes. Selon les mêmes statistiques, la production est en nette augmentation, comparativement à 1987, où l'on a enregistré une commercialisation de 45 000 tonnes chez nos voisins tunisiens. Comme nous l'avons énoncé plus haut, la seule contrainte réside dans l'insuffisance de moyens de production et d'intervention sur le plan matériel et humain. Ce secteur, pour qu'il soit plus rentable et plus efficace, il doit être renforcé en moyens humains et matériels, notamment en engins de lutte contre les incendies qui, chaque année, provoquent des pertes sèches de plusieurs millions de dinars, des milliers d'hectares ravagés par le feu.Les autorités compétentes sont apostrophées pour renforcer ce secteur vital en accordant un intérêt capital au reboisement. De 1997 jusqu'à ce jour, 88 690 quintaux de liège, toutes espèces confondues, ont été récoltés. La production a une importance économique capitale pour le pays, rapportant ainsi un dol qui se chiffre entre 60 à 70 milliards annuellement, et ceci n'est qu'une sous-exploitation vu le manque d'intervention dans ce secteur. La direction s'est fixé comme objectif la régénération de 9 000 hectares et le reboisement d'une même superficie sur une période qui s'étale sur une quinzaine d'années. En 2003, 318 hectares, dont 144, sont en cours encore ; ils seront finalisés avant la fin du mois de juin. Par ailleurs, la direction des forêts assure le repeuplement d'oliviers (une cinquantaine d'hectares), sachant que la production est assurée après moins de 7 ans et que la durée de vie de l'oliveraie varie entre 200 et 300 ans, ce qui est un acquis appréciable pour les populations et en particulier les familles. Les responsables de ce secteur stratégique tablent, par ailleurs, sur des objectifs spécifiques à la région, à savoir mettre tout en œuvre pour la préservation de l'espèce, une espèce donnant chaque année une récolte appréciable aussi bien dans ce qui est du bois et du chêne-liège, espèce très appréciée et très sollicitée par les pays importateurs, en particulier les Occidentaux, vu que le pays dans ce domaine occupe une bonne place au classement, devancé par l'Espagne, l'Italie… Des instructions sont données pour la reconstitution des espaces incendiés. Des ceintures de sécurité sont mises en place pour la préservation. Dans le domaine purement agricole, la wilaya pourrait prendre en charge plus de 5 000 ruches, du fait que la wilaya renferme de nombreuses plantes mellifères, telles que le myrte, la lavande, l'eucalyptus, la bruyère, etc., qui sont, par ailleurs, médicinales. Une opération du même genre a été tentée de 2000 à 2001, selon nos interlocuteurs. Elle a donné ses premiers fruits. Une brigade forestière pour lutter contre le feu et plus de 400 ouvriers sont mobilisés pour finaliser les travaux. Tahar Boudjemaâ