Une particularité a marqué la marche des étudiants d'hier, à Constantine, puisqu'ils ont tenu à manifester leur solidarité aux magistrats qui ont rallié le mouvement et surtout à exprimer leur soutien à l'avocate Meriem Chaoui, suspendue depuis plusieurs jours par le bâtonnier de Constantine, notamment en raison de son engagement. Comme tous les mardis, les étudiants de l'université les frères Mentouri de Constantine ont marché, hier, pour réaffirmer leur détermination de maintenir la pression sur le pouvoir. En effet, vers 12h, le centre-ville de Constantine a été envahi par des centaines d'étudiants munis de drapeaux, de banderoles et de pancartes, entonnant des chants et scandant des slogans hostiles au régime et à la prolongation du mandat présidentiel. Parmi les slogans scandés durant la marche, ceux devenus coutumiers depuis le 22 février dernier. Très bien organisés et encadrés, les étudiants, accompagnés par leurs enseignants, ont sillonné lentement les grandes artères de la ville pendant près de deux heures, passant par le boulevard de la Liberté, le boulevard Abane-Ramdane et la place des Martyrs (Bab El-Oued) où ils ont tenu un rassemblement, pendant plusieurs minutes, devant la cour de justice de Constantine en signe de solidarité avec les magistrats et, notamment, avec l'avocate Meriem Chaoui, suspendue provisoirement par le bâtonnier de Constantine, il y a plus de 20 jours. L'avocate en question avait, rappelons-le, posté une publication sur sa page Facebook, où elle se porte volontaire pour défendre toute personne arrêtée ou poursuivie pour des activités liées à la contestation populaire. Devant la cour, les manifestants ont scandé "Nous sommes tous avec Meriem Chaoui", "Justice pour Meriem Choui". Meriem Chaoui qui a pris part aux nombreux mouvements de contestation et a même participé au sit-in des journalistes de Constantine le 28 février dernier, puis à celui des artistes quelques jours plus tard. Les marcheurs ont, par la suite, poursuivi leur marche jusqu'au palais de la culture Mohamed-El-Aïd-El-Khalifa où ils se sont dispersés sous les applaudissements des passants. Par ailleurs, un rassemblement a été organisé par une quarantaine de gardes communaux devant le cabinet du wali, sis au centre-ville, pour exprimer leur soutien à la mobilisation générale des populations et aussi contre le système en place. Ines Boukhalfa