Le parti de Mohcine Belabbas propose une élection présidentielle avant le mois d'octobre 2019, à l'issue d'une période de transition qui suppose au préalable la démission de Bouteflika. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a fait part, hier, d'une feuille de route de sortie de crise. Présentée par Mohcine Belabbas dans une conférence de presse qu'il a animée au siège du parti, cette feuille de route, intitulée "pour une transition de rupture", propose notamment une période de transition d'une durée de six mois et l'organisation de l'élection présidentielle "avant le mois d'octobre 2019". Cette période de transition passe par les préalables de "la démission du chef de l'Etat et de son gouvernement et la dissolution des deux Chambres du Parlement et du Conseil constitutionnel". Après quoi, ajoute le RCD, il faudrait aussitôt procéder à l'élection d'une Haute instance "dotée de tous les moyens pour piloter une phase de transition la plus courte possible". Pour le RCD, cette instance doit être constituée de trois personnes "issues exclusivement de la société civile". Le parti de Mohcine Belabbas préconise que ces personnes soient élues, l'une parmi le rang des magistrats, l'autre parmi les universitaires et la troisième sera issue des syndicats autonomes. Pour gagner en crédibilité et en confiance, ajoute le RCD, l'âge des candidats à cette Haute instance doit être inférieur à 60 ans. L'instance, explique le RCD, aura pour premières missions, entre autres, d'engager des consultations avec les représentants des partis politiques, des syndicats autonomes et des personnalités pour "convaincre et construire des compromis en vue de l'implication de tous dans ce processus de transition". Elle aura également à "initier et superviser le processus de la transition de l'armée vers une institution étatique relevant du gouvernement civil, à l'instar de toutes les autres institutions". Pour le RCD, "la police politique étant le propre des dictatures doit disparaître". Une fois les pourparlers aboutis, la Haute instance aura à nommer un "gouvernement de salut national". Ce dernier, explique le RCD, devra être composé de "compétences nationales à l'exclusion de toute personne ayant une tâche partisane". Il aura pour mission de "gérer les affaires courantes" et sera en charge de "la sécurité et de l'intégrité du pays à travers la présence en son sein d'une personnalité civile comme ministre de la Défense nationale de plein exercice". La Haute instance de transition aura par la suite la mission de mettre en place une instance nationale de l'organisation des élections et la nomination à sa tête d'une personnalité intègre. La Haute instance de transition aura, ensuite, l'autre mission de nommer le comité de la nouvelle Constitution. Ce dernier devra être composé de "compétences nationales reconnues dans le domaine (…)". Le comité aura comme principale tâche de mener de larges consultations avec les partis politiques, les syndicats, la société civile, les personnalités nationales… Le RCD préconise que l'élaboration du projet de la nouvelle Constitution ne dépasse pas un délai de "deux mois". Dans la foulée, un projet d'une nouvelle loi électorale devra également être élaboré. Le projet de celle loi tout comme celui de la Constitution, souhaite le RCD, devront être soumis à un référendum "avant la fin du mois de juin prochain". Le parti de Mohcine Belabbas recommande, par ailleurs, que "tous les membres de l'ensemble de ces structures de transition ne doivent pas se présenter aux premières élections pluralistes post-transition". Au "gouvernement du salut", le RCD suggère qu'il prenne quelques mesures d'apaisement aussitôt installé. Il cite, entre autres, la libération de tous les détenus d'opinion. Le RCD recommande en revanche que le gouvernement "s'abstienne de prendre toute mesure économique ou sociale qui pourrait avoir un effet négatif sur le pouvoir d'achat des larges couches sociales". Une fois les mécanismes et les instruments permettant au peuple d'exercer sa pleine souveraineté, le RCD propose l'organisation de l'élection présidentielle "avant la fin du mois d'octobre". Les autres élections, dit-il, interviendront conformément aux dispositions de la nouvelle loi électorale. F. A.