Le méga complexe papetier de Bou Ismaïl s'enrichit également d'une machine offset des plus performantes au monde, susceptible d'augmenter de façon significative la capacité d'impression, notamment de livres et de périodiques du pays. Sur la lancée de ses investissements, Tonic compte acquérir dès septembre prochain, une machine offset, plus longue et des plus performantes au monde ; en ce sens qu'elle véhicule à elle seule 15 groupes d'impression (grosses capacités, par exemple, d'impression de livres et de revues). Des sources proches de cette entreprise privée nous ont communiqué cette information en ajoutant que cette nouveauté permettra à l'Algérie de figurer dignement dans le monde de l'industrie du papier. “Une telle avancée technologique est en soi une opération d'exportation de l'image algérienne”, est-il encore souligné par les responsables de l'entreprise. C'est un véritable institut des arts et des métiers de l'industrie papetière qui est en train de prendre forme à pas de géant sur des espaces de 25 hectares exclusivement dédiés à la fabrication de papier tissu et de carton ondulé. Au cours d'une visite sur le site organisée, hier, par les responsables de Tonic Emballage, la forte délégation composée de diplomates et de représentants de certains ministères ainsi que des hommes d'affaires à l'image de Omar Ramdane, président du FCE, a eu à apprécier de près l'avancement des travaux qui tournent “autour de plus de 60%”. Le complexe, dans la zone industrielle de Bou Ismaïl, renseigne sur les dimensions économiques et technologiques de ce projet qui prévoit deux unités de production. L'une aura pour produits finis les serviettes hygiéniques et autres mouchoirs en papier, alors que la seconde est appelée à produire du carton ondulé à raison de 140 000 tonnes par an, soit plus que les besoins nationaux, l'objectif étant d'orienter l'activité à l'exportation. Le montage d'une partie des équipements de ces usines s'effectuera en septembre prochain. Les premiers mouchoirs en papier, les premières serviettes hygiéniques et le premier carton ondulé seront produits à Bou Ismaïl à cette échéance. Les travaux de réalisation des deux usines seront totalement achevés à partir de décembre, voire janvier 2006. Il faut également relever l'opportunité de la démarche qui s'inscrit en droite ligne des préoccupations de substitution aux importations, dans la mesure où le pays importe pour environ 100 millions de dollars de carton ondulé. Appelé à une pleine autonomie par le biais d'une centrale électrique de puissance conséquente et d'une station de traitement des eaux usées de 2 000 m3 par jour, ainsi que d'une autre pour le dessalement de 5 000 m3/jour d'eau de mer, ce projet se nourrit d'une matière première locale, en l'occurrence les déchets de papier récupéré, un “gisement” qui s'élève à quelque 150 millions de dollars, explique-t-on sur place. À ce titre, plus de 500 bennes-tasseuses disséminées sur certains quartiers devront servir à la récupération des déchets qui seront recyclés à ce niveau. D'ores et déjà certaines bennes-tasseuses sont visibles au niveau de certains quartiers de la capitale, avec comme option l'emploi des chômeurs incités à s'organiser en coopératives de jeunes. Une véritable chaîne organisée pour aboutir sur le site de traitement de Bou Ismaïl qui commence à se “pousser” grâce à l'intervention de plusieurs entreprises étrangères qui maîtrisent la réalisation de “ce genre d'ouvrages spécialisés”. On y recense la présence de Chinois, d'Indiens, de Roumains ainsi que des Polonais auxquels se sont joints des Algériens, suivant la formule 24 sur 24 heures. Des piliers bien plantés et à l'architecture impressionnante renseignent non seulement sur la solidité des structures, mais beaucoup plus sur la solidité du projet qui, plus qu'une œuvre privée, dégage une valeur nationale, tant la facture de l'investissement consenti peut aisément se mesurer. Les plus grands équipementiers du monde, à l'instar des Finlandais, s'apprêtent à être les fournisseurs de Tonic et à l'assister dans cette réalisation “unique” en Afrique sur le segment du papier. En visitant les lieux où le complexe naissant prend des formes imposantes, il est aisé de deviner la lourdeur et notamment l'importance financière de l'investissement dont l'élan ne peut économiquement parlant être freiné ou bloqué pour une raison quelconque. 2 000 emplois directs verront le jour en plus des 4 000 actuellement recensés. L'engagement de Tonic sur cet investissement est aussi un engagement bancaire où les deux démarches, voire les deux sorts sont étroitement liés et aucune machine arrière ne peut être permise tant l'évolution de l'affaire a pris des dimensions importantes à tous les niveaux, économique, financier et pourquoi pas social. C'est dire que c'est une réalisation solidaire entre l'opérateur, la banque et le marché… Abdelkrim WAHIB