Les autorités de Bagdad et les pays donateurs sont de nouveau en Jordanie pour tenter de relancer l'aide à l'Irak, engagée dans une transition politique à haut risque, en raison d'une très meurtrière guérilla. Les donateurs sont interpellés pour honorer leurs promesses, et, pour les convaincre, les responsables irakiens n'hésitent pas inscrire les aides qu'ils attendent sous l'angle géostratégique. À leurs yeux, l'Irak traverse une transition stratégique et s'il ne réussit pas, Occidentaux et pays arabes riches devront se résigner à en subir les conséquences. Pour l'ONU, les prochains six mois seront cruciaux pour l'Irak, avec un référendum prévu en octobre pour une nouvelle Constitution et des élections générales avant la fin de l'année. C'est la quatrième fois que se rencontrent les représentants de plus de 60 pays et d'organisation internationales, dont les agences de l'ONU et la Banque mondiale. L'Irak est la deuxième réserve mondiale en pétrole, mais les sociétés américaines ont fait main basse sur les grands projets. Bush ne sollicite les autres bailleurs de fonds que pour des projets devant faire face aux besoins urgents de la population. Les Canadiens n'ont d'ailleurs pas hésité à mettre le pied dans le plat, exigeant des projets qui en valent la peine. Les donateurs ont débloqué 1 milliard de dollars, depuis la conférence de Madrid, alors qu'ils avaient promis plus de 32 milliards de prêts et dons pour la période 2004/2007. Les Irakiens exigent, quant à eux, l'annulation des 125 milliards de dollars de dettes contractées pendant le régime de Saddam Hussein. D. Bouatta