Le peuple a opposé un refus catégorique à l'installation du nouveau gouvernement que vient de former le Président ou son entourage. Les Algériens rejettent ce nouvel Exécutif et ils l'ont montré clairement à travers leurs sorties nocturnes dans la rue dimanche dernier dès l'annonce de la décision. Des milliers de citoyens, qui n'ont pas voulu attendre le vendredi, devenu jour traditionnel des manifestations sur tout le territoire national, sont descendus dans la rue et y sont restés jusqu'à une heure tardive de la nuit, pour crier leur indignation. Par des slogans hostiles aux dirigeants, les manifestants réitèrent leur détermination à poursuivre les marches tous les jours de la semaine en plus de celles du week-end. "Nous continuerons à marcher tous les jours. Nous n'allons pas nous arrêter", promettent-ils. Le peuple rejoindra certainement par millions ces jours-ci l'arène de la contestation dans la rue devant les caméras du monde entier pour exprimer son aversion à la désignation de ce gouvernement. La composition de la nouvelle équipe gouvernementale signe le refus des dirigeants du pays de satisfaire la demande de millions d'Algériens qui battent le pavé depuis le 22 février. La population perçoit cette "mesurette" comme une énième provocation et une arrogance de trop commises par le pouvoir en place à son égard. Obstiné(s) par ses (leurs) calculs politiciens pour tenter de se maintenir au pouvoir, le (ou les) clan(s) actuel(s) qui dirige(nt) le pays fait (font) semblant de ne pas entendre les revendications légitimes du peuple qui exige le départ de tout le système. Or, le pouvoir doit battre sa coulpe et reconnaître que le moment du départ est venu. Au lieu de recourir à des épisodes de mascarade tel celui du changement d'Exécutif pour essayer de diviser le mouvement populaire, les tenants du pouvoir gagneraient à passer le flambeau de l'Algérie à des personnalités, des compétences qui apporteront du sang neuf à ce pays. En tout cas, la révolte populaire brise, chaque vendredi, un pan du régime. Le peuple étant depuis plus d'un mois dans la rue, il n'a pas besoin de tuteurs. Il veut prendre lui-même son destin en main. Une chose est certaine, le rendez-vous est d'ores et déjà pris pour le vendredi 5 avril via le Net. "Allô Hirak, on remet ça ce vendredi 5 avril même lieu même heure", déclare un internaute sur son compte Facebook. Un post partagé par des millions d'Algériens qui rythmeront leurs diverses actions de protestation par un nouveau slogan : "Le peuple ne veut ni Gaïd ni Saïd." Il faut dire que de toutes ses luttes de l'histoire du pays, le peuple a été toujours le seul à pouvoir préserver la patrie, parfois à travers d'énormes sacrifices, du danger aux multiples facettes qui guette souvent l'Algérie.