L'ancien patron du Département de renseignement et de sécurité (DRS), le général de corps d'armée à la retraite, Mohamed Mediene, dit Toufik, a-t-il rencontré un agent d'un pays étranger à Alger pour mettre en place un "plan visant à déstabiliser l'armée" comme annoncé par la chaîne de télévision privée Echourouk ? Le mis en cause a formellement démenti cette information dans une déclaration rendue publique hier en accusant le média d'Ali Fodil de s'être adonné à une "manipulation grossière". "Dans la soirée du 30 mars 2019, la chaîne de télévision Echourouk s'est prêtée volontairement à une manipulation grossière en donnant une information invraisemblable qui ne correspond ni à mon éthique ni à mes principes. Je n'ai jamais rencontré, ne serait-ce qu'une seule fois, le personnage des services de sécurité qui est cité comme ayant assisté à cette pseudo-réunion, depuis que j'ai quitté mes fonctions", a-t-il écrit. Et d'ajouter : "M'accuser d'avoir rencontré des agents étrangers pour évoquer des sujets relevant de la souveraineté nationale est une tentative délibérée de me porter préjudice. Je suis connu à l'intérieur et à l'extérieur du pays pour avoir combattu toutes les ingérences extérieures qu'elles soient politiques, culturelles ou économiques." Fort de cette "règle immuable" qu'il s'est dit avoir "toujours respectée" dans son "comportement" et ses "actes", l'ancien homme fort du système algérien, qui est resté 25 ans à la tête des Services avant d'être mis à la retraite en septembre 2015, a asséné : "Quelle que soit la gravité des problèmes politiques qui traversent le pays, je ne peux dévier en aucun cas le principe de la défense de la souveraineté nationale." S'il a infirmé s'être réuni avec des agents de pays étrangers, le général Toufik n'a toutefois pas démenti avoir rencontré l'ancien président de la République, Liamine Zeroual, à son domicile à Alger pour élaborer un plan visant à sortir le pays de sa crise politique actuelle, comme annoncé par certains médias. Pour rappel, le général de corps d'armée, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), Ahmed Gaïd Salah, a dénoncé samedi 30 mars à l'occasion d'une réunion au siège de l'état-major de l'ANP, ayant regroupé les commandants de forces, le commandant de la 1re Région militaire et le secrétaire général du ministère de la Défense nationale, la tenue d'une "réunion suspecte" par "certaines parties malintentionnées" dans le but de "porter atteinte à la crédibilité de l'ANP". "En date du 30 mars 2019, une réunion a été tenue par des individus connus, dont l'identité sera dévoilée en temps opportun, en vue de mener une campagne médiatique virulente à travers les différents médias et sur les réseaux sociaux contre l'ANP et faire accroire à l'opinion publique que le peuple algérien rejette l'application de l'article 102 de la Constitution",a accusé le patron de l'ANP. Le général de corps d'armée Gaïd Salah a soigneusement évité de citer les noms des personnes ayant pris part à ce conclave. Ce qui n'est pas le cas de la chaîne de télévision Echourouk qui, elle, a cité le général Toufik, son ancien collaborateur Bachir Tartag, Saïd Bouteflika et l'ancien président Zeroual comme étant les personnalités ayant pris part à la réunion dont parlait le chef d'état-major de l'ANP. Arab Chih