Le président français Emmanuel Macron a annoncé hier deux gestes pour tenter d'apurer le rôle de la France durant le génocide rwandais de 1994, avec l'ouverture à des historiens de toutes les archives et un renforcement des moyens pour poursuivre en France les génocidaires présumés. À la veille des cérémonies dimanche à Kigali pour le 25e anniversaire du génocide au Rwanda, où il ne sera pas présent, il a reçu hier au palais présidentiel de l'Elysée des représentants de l'association Ibuka France, dédiée au "soutien aux rescapés" et à la "mémoire" de cette tragédie. À cette occasion, il a annoncé à l'issue de la rencontre "la mise en place d'une commission d'historiens et de chercheurs chargée de mener un travail de fond centré sur l'étude de toutes les archives françaises concernant le Rwanda entre 1990 et 1994", selon un communiqué de l'Elysée. "Le fait de créer la commission est un geste fort. Maintenant, il faut vérifier comment ça se passe. Il faut attendre. J'ai des craintes car nous avons souvent été déçus, nous avons souvent été trahis", a déclaré à la presse à l'issue de la réunion Marcel Kabanda, 62 ans, président d'Ibuka France. Cette association fondée en 2002 est le pendant français d'Ibuka ("Souviens-toi"), principale organisation de survivants du génocide au Rwanda. R. I./Agences