Nidaa Tounès, le parti du président tunisien Béji Caïd Essebsi, a décidé de tourner le dos à toute alliance avec des partis à tendance religieuse, dans les nouveaux statuts qu'il vient d'adopter à l'occasion de son congrès de Monastir, dans le Sud-Est tunisien. "Le chargé de communication auprès de Nidaa Tounès, Mongi Harbaoui, a indiqué dimanche 7 avril 2019 que les statuts et le règlement intérieur ont été approuvés lors du congrès", a rapporté la radio privée Mosaïques FM, ajoutant que les statuts de Nidaa Tounès réaffirment l'attachement du parti aux "valeurs nidaïstes et bourguibistes". Créé en 2012, Nidaa Tounès s'est allié en 2013 avec le parti islamiste Ennahdha de Rached Ghannouchi. Cette alliance a accouché d'une coalition au sommet de l'Etat, mais Ennahdha a annoncé le 25 avril 2018 la rupture de cette alliance partisane, tout en gardant un pied au pouvoir avec son soutien au Premier ministre Youssef Chahed, dont la qualité de membre a été gelée au sein de Nidaa Tounès. D'ailleurs, le parti au pouvoir n'a pas encore tranché la question du sort du Premier ministre Youssef Chahed. "Cette question sera discutée après l'élection des structures du parti", a indiqué Samira Kaddour Belkadhi, présidente du congrès, sur les ondes de Mosaïques FM. Samedi, le président Essebsi avait émis le vœu de voir celui qui fut son dauphin réintégrer les structures de Nidaa Tounès. Mais il est peu probable que Youssef Chahed accepte, surtout que le parti vit de fortes tensions en raison de l'influence qu'a le fils du président, Hafedh Caïd Essbesi, qui veut s'imposer comme leader de Nidaa Tounès. Le Premier ministre dispose aujourd'hui d'un nouveau parti, Tahya Tounès, qui soutient son éventuelle candidature à la prochaine présidentielle du 17 novembre, à laquelle Béji Caïd Essebsi ne sera pas candidat, a-t-il annoncé samedi lors du discours d'ouverture du congrès de Nidaa Tounès, dont les travaux devraient se terminer aujourd'hui. L. M.