En Tunisie, le gouvernement est confronté à une crise politique, qui oppose le premier ministre à Nidaa Tounes. Le gel de l'adhésion de Youssef Chahed est le dernier rebondissement dans le conflit qui l'oppose, depuis des mois, au directeur-exécutif du parti, Hafedh Caïd-Essebsi. En toile de fond, une guerre de positionnement, dans l'optique de la présidentielle de 2019. Le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, a été suspendu de Nidaa Tounes, qui lui avait adressé un ultimatum de 24 heures pour répondre à un questionnaire, lui enjoignant de clarifier sa position. Une commission du règlement intérieur sera chargée de trancher la question, précise le parti présidentiel. Youssef Chahed n'a pas souhaité commenter sa suspension. Peu de temps auparavant, il avait déclaré, vendredi, que malgré le tapage politique entravant le travail gouvernemental, malgré le maigre soutien politique dont bénéficie le gouvernement, celui-ci est bien déterminé à aller de l'avant dans la réalisation des réformes économiques. Les députés de la coalition nationale, qui disent ne pas être des partisans de Chahed, se démarquent pourtant clairement de Nidaa Tounes, qui exige depuis plusieurs mois, la tête du chef du gouvernement, en arguant de l'«échec » de sa politique économique. Cette tentative est demeurée, toutefois, infructueuse. Le cadre du dialogue politique consensuel du Pacte de Carthage, réunissant partis et organisations nationales sous le patronage du chef de l'Etat, n'a pas permis un consensus. L'arithmétique parlementaire ne permettait pas, non plus, aux Nidaïstes , de réunir la majorité absolue, exigée par la Constitution, pour retirer la confiance au gouvernement Chahed, qui se trouve soutenu par le parti Ennahda. Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, et le directeur-exécutif du parti, Hafedh Caïd Essebsi, fils du Président tunisien, se livrent, depuis plusieurs mois, une bataille qui participe de l'enlisement de la crise politique en Tunisie, écrit RT. En mai 2018, le chef du gouvernement avait désigné Hafedh Caïd-Essebsi comme responsable de la crise qui agite le pays. Ce discours a été interprété comme une volonté du chef du gouvernement, d'enclencher une dynamique politique, pour soustraire la direction du parti à Hafedh Caïd-Essbsi, dans la perspective de la Présidentielle de 2019, à laquelle il pourrait se porter candidat. Prenant acte de l'isolement, relatif, de Chahed, le Président de la République, Béji Caïd-Essebsi, l'avait appelé, en juillet dernier, «soit à démissionner, soit à demander la confiance au Parlement». A 15 mois de la présidentielle, le Président de la République, 92 ans, n'exclut pas de briguer un second mandat. Le directeur exécutif de Nidaa Tounes avait récemment déclaré, que son parti soutiendrait, en priorité, le Président, s'il souhaitait rempiler. A défaut, Nidaa Tounes choisirait son propre candidat. La Tunisie est confrontée à une crise économique, au lendemain de la révolte dite du Jasmin. Les attentats terroristes commis en Tunisie, ont été un coup dur pour la Tunisie. Les européens disent que pour l'instabilité, ils n'accordent pas de prêts relais au gouvernement. Des protestations populaires contre le chômage ont eu lieu en Tunisie. La relance économique ne peut pas etre concrétisée avec la confrontation politique. L'activiste politique, Lazhar Akremi, a estimé que le président de la République, Béji Caïed Essebsi, est lié à la décision de geler l'adhésion du chef du gouvernement, Youssef Chahed, par Nidaa Tounes. Le chef de l'Etat est aussi à l'origine de la situation politique actuelle dans son ensemble, a déclaré Lazhar Akremi, dans une interview au journal Al-Sabah dans son édition d'hier.