Tout en réitérant son rejet à l'invitation du chef de l'Etat, M. Benflis a estimé que son parti "partage pleinement les justes revendications" du peuple. En sa qualité de responsable politique, il dit qu'il s'emploie au mieux de ses possibilités à contribuer à leur réalisation prometteuse pour la nouvelle citoyenneté, pour l'Etat de droit et pour la République démocratique et moderne. Le président de Talaie El-Houriat, Ali Benflis, a catégoriquement rejeté l'offre du chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, qui a, récemment, lancé des consultations autour de la préparation et de l'organisation de l'élection présidentielle du 4 juillet prochain. Dans une lettre adressée, hier, à M. Bensalah, le chef de file de Talaie El-Houriat a estimé que "ces consultations sont inopportunes, car elles ne manqueront pas d'être perçues par notre peuple comme une autre provocation visant à éluder la réponse à ses justes revendications", hors du sujet de l'heure, "car le vrai problème posé par le peuple algérien est ailleurs, c'est-à-dire à la présidence de l'Etat, à la présidence de l'Assemblée populaire nationale et au gouvernement", mais aussi contre-productives "parce que nous sommes engagés dans une course contre la montre et qu'elles font un usage inapproprié du temps qui nous est compté". Tout en réitérant son rejet à l'invitation du chef de l'Etat, M. Benflis a estimé que son parti "partage pleinement les justes revendications" du peuple et, en sa qualité de responsable politique, dit qu'il s'emploie au mieux de ses possibilités et de ses capacités à contribuer à leur réalisation prometteuse pour la nouvelle citoyenneté, pour l'Etat de droit et pour la République démocratique et moderne. Tout en rappelant à M. Bensalah "la profondeur du fossé qui sépare la gouvernance politique actuelle du pays du peuple algérien" et que cette même gouvernance n'en a fait qu'à sa tête en sous-estimant "dangereusement ce qu'elle évite soigneusement d'intégrer dans ses comptes fondamentalement faussés", M. Benflis évoque les raisons objectives de son opposition à des consultations provocantes. En premier lieu, il affirme que "la révolution démocratique, dont notre pays s'honore, revendique, avec force, le départ d'un régime politique dont notre peuple a souffert d'une manière indicible (…) Elle revendique aussi et avec une égale force la restauration de la souveraineté populaire et la réhabilitation du peuple comme seule source de tout pouvoir". Aux yeux du président de Talaie El-Houriat, le départ de Bouteflika ne signifie nullement la fin du régime politique lui-même. Il estime que cette révolution pacifique "s'est mise en marche aussi pour le départ immédiat de tous ceux qui partagent avec lui une lourde responsabilité dans le véritable désastre national". En second lieu, M. Benflis explique que dans une impasse "il y a les nœuds gordiens de la conduite de la présidence de l'Etat, du gouvernement et de la présidence de l'APN" et que ces institutions doivent être confiées à des mains en lesquelles le peuple "puisse placer sa confiance, qui jouissent d'une crédibilité auprès de lui et qui soient en mesure de porter ses revendications légitimes et de s'employer à les satisfaire". En troisième lieu, le président de Talaie El-Houriat a indiqué que "l'heure n'est pas aux consultations (…) Cette heure viendra dans le cadre d'un règlement global de la grave crise actuelle. La création de cette instance ne fera pas avancer la recherche d'un tel règlement d'un iota. Elle substitue l'accessoire à l'essentiel. Bien plus, il est tout à fait légitime qu'elle soit perçue comme une diversion et une manœuvre dilatoire". FARID BELGACEM