De nombreux artistes ont encore pris part hier à la 5e action de Révolte'Arts qu'abrite chaque samedi la place M'barek-Aït Menguellet de Tizi Ouzou, une initiative organisée par un collectif d'artistes et d'étudiants qui ont fait de l'art un moyen d'exprimer leur rejet du système en place et de demander une transition démocratique de manière pacifique. Coïncidant avec le double anniversaire du Printemps berbère de 1980 et du Printemps noir de 2001, cette nouvelle protesta des artistes aura donné lieu à une série d'activités qui ont débuté vers 14h, soit à la fin de la traditionnelle marche du 20 Avril. Suivant le programme, des expositions de dessins et de peintures, des récitals poétiques, des tours de chant et des représentations théâtrales étaient au menu et ont enthousiasmé, comme d'habitude, le grand public. Hakima Si Lakehal et Akkou Lyly, deux étudiantes de l'Ecole nationale des beaux-arts d'Alger, ont exposé de beaux dessins, soit une manière particulière pour ces deux artistes d'exprimer leur rejet d'un système honni par tout le peuple algérien, surtout que l'exposition est improvisée et que leurs dessins étaient accrochés sur un muret qui longe la placette. Pour sa part, Bensaïd M'hend, appelé communément Momoh par ses amis, l'un des initiateurs de cette manifestation "Révolte'Arts", soulignera que "cette 5e édition de Révolte'Arts coïncide avec la double commémoration du Printemps berbère et du Printemps noir, et nous sommes là pour envahir la rue avec l'art et la culture et exprimer notre rejet d'un système politique qui a ruiné le pays depuis 1962. Ce qui nous pousse à revendiquer un changement radical en peignant l'image d'une Algérie libre et démocratique où il fera bon vivre". De son côté, la jeune militante associative, Tassadit Guettaf, rappellera l'intérêt d'une telle action entreprise par de jeunes artistes "qui est une initiative très bénéfique pour la wilaya car elle permet de planter un joli décor tout en embellissant les murs et les différentes façades de la placette". Selon notre interlocutrice, "cette manifestation permet aussi aux artistes de s'exprimer pleinement, surtout que la culture a malheureusement déserté les places publiques de notre wilaya. D'où l'appel à tous les artistes à reprendre place en investissant tous les espaces publics pour faire passer des messages de paix, de liberté et de fraternité entre tous les Algériens !". Enfin, il est à souligner que Révolte'Arts compte aussi un espace-débat où participants et organisateurs discutent de la situation que traverse le pays. K. Tighilt