Comme chaque été, l'ancien Nemours vit dans l'ambiance électrique des émigrés venant du port d'Almeria, de l'augmentation des prix en particulier, le poisson et la chaleur humide. Et même si la crevette, le rouget et l'espadon, entre autres… se vendent à la criée sur les quais à partir de 18 h, à la poissonnerie, leurs prix dépassent l'imagination : 1 800 DA/kg pour la crevette et 1 600 DA/kg pour l'espadon. La sardine, ce poisson qui était considéré comme celui du pauvre, s'offre, elle, à pas moins de 100 DA. Et quand on sait que cette variété est la plus prisée chez les Ghazaoutis, l'on devine un peu leur dégoût. Mais, Ghazaouet ne vit pas que de cela. En cette période, c'est les plages qui sont investies : Sidna Youcha, surtout. Oued Abdallah, qu'aimaient bien les riverains, est interdite depuis qu'on y a construit une station de dessalement d'eau de mer.Une station qui est bénéfique pour la population. Mais une fois sur les lieux, les autochtones ne s'empêcheront pas de vous parler avec amertume de oued Ghazouanah pollué, de ses moustiques, de la fumée toxique d'Al Zinc et du chômage aussi. Ici, on avait fondé un grand espoir dans l'ouverture de la ligne maritime Ghazaouet-Almeria. Seulement, cette ligne n'a pas vraiment poussé l'économie de la région vers le haut. C'est ce qui explique que l'hôtellerie et la restauration n'ont pas pris d'envol. Mais Ghazaouet s'y était-elle vraiment intéressée et préparée pour attirer et inviter ces milliers de passagers à faire une escale un peu plus longue ? Entre le bateau d'Almeria, le poisson cher et la chaleur, Ghazaouet vit et continue d'espérer un meilleur sort fait sans pollution, sans chômage et avec des infrastructures dignes d'une ville portuaire. Mohamed Ammami