Cinq personnes sont décédées, hier, tôt le matin, dans l'effondrement des dalles d'un vieil immeuble de quatre étages à la rue Tamglit, dans la Basse-Casbah, non loin de la mosquée Ketchaoua, à Alger. Les corps des victimes, deux enfants en bas âge et trois adultes, ont été retirés des décombres après une opération menée laborieusement par les éléments de la Protection civile. Ces derniers, perchés sur les balcons de l'immeuble sinistré, ont engagé une course contre la montre dans l'espoir de retrouver encore des personnes vivantes. À 11h, le bilan était de deux personnes décédées, un enfant et un homme d'une trentaine d'années. Trois personnes étaient encore portées disparues, selon le chargé de communication de la Protection civile, le lieutenant Nassim Bernaoui. L'intervention a consisté, d'abord, à tenter de localiser les autres victimes encore prisonnières des décombres, et, ensuite, sécuriser les lieux afin d'éviter l'effondrement total de l'immeuble. "Tôt le matin, les équipes spécialisées sont intervenues, notamment la brigade cynophile technique, ainsi que l'équipe d'intervention en milieu urbain qui a eu la certification, il y a une année, et qui est dotée de tous les moyens nécessaires pour l'intervention dans ce type d'incidents, dont des caméras, des vibraphones, etc.", a expliqué le lieutenant Bernaoui, en ajoutant que le dispositif de la Protection civile sera remplacé par "un effectif de surveillance" en raison des risques d'effondrement total de la bâtisse et de celles qui la jouxtent. L'opération de déblaiement et de recherches s'est déroulée dans des conditions difficiles, à cause de la pluie, mais aussi d'un environnement hostile, créé par la présence massive des riverains dont les habitations sont vétustes et menacent ruine. C'est ainsi que certains riverains ont crié leur colère contre le délaissement de leurs bâtisses, en dénonçant l'attitude "coupable" des autorités qui se sont contentées "juste d'un ravalement de façade" qui a été effectué lors de l'inauguration de la mosquée Ketchaoua par l'ex-président Bouteflika. Selon les témoignages, l'immeuble qui était désaffecté, suite au relogement de ses habitants, a continué à être occupé par d'autres personnes, en majorité des vendeurs dans ce quartier commerçant, dans l'espoir d'être relogées. Une enquête s'avère impérative pour déterminer les causes de l'effondrement et les responsabilités de cette mort d'hommes. Les habitants du quartier étaient visiblement très remontés contre les autorités. AMAR RAFA