Cinq personnes ont trouvé la mort suite à l'effondrement partiel d'un immeuble de quatre étages à la basse Casbah, à proximité de la mosquée Ketchaoua (Alger). Dans un premier temps deux victimes, dont un enfant âgé de 10 ans, ont été retirées des décombres vers les coups de 10h00, a-t-on appris auprès du chargé de la communication à la direction de la Protection civile, le lieutenant Nassim Bernaoui. Par la suite, les trois autres victimes ont été retirées des décombres. Notre interlocuteur a affirmé, en début de l'après-midi, que les éléments de la protection ont sécurisé les lieux. Il a également souligné que les pompiers se sont vite déplacés au 02 rue Tamglit (ex Rue Boutin à la basse Casbah), vers les coups de 6h00 du matin, juste après l'effondrement partiel du bâtiment. Une bâtisse dont la façade seulement a été ravalée, quelques jours avant l'inauguration de "Djamaa Ketchaoua" (Mosquée Ketchaoua) par l'ex-président Bouteflika. Le lieutenant Bernaoui avait affirmé, avant la découverte des trois victimes qui étaient encore sous les décombres, que celles-ci n'avaient donné aucun signe de vie. «Nous n'avons rien entendu depuis la matinée». Mais, disait-il, «nous essayons d'intervenir délicatement pour, si Dieu le veut, sauver des personnes qui sont peut-être vivantes ; même si on n'a rien entendu, on garde toujours espoir». La wali d'Alger hué et chassé par des citoyens Le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh venu s'enquérir de la situation, avec le P/APC de la Casbah, ainsi que toute la délégation l'accompagnant, ont été hués et chassés des lieux par les citoyens qui étaient sur place. Les citoyens demandaient à ces derniers «Où étiez-vous avant ? », «Arrêtez votre cinéma, klitou lebled ya sserakine». Le climat était très tendu, d'ailleurs même certaines chaînes de télévision privées ont été chassées. Le mot «dégage » résonnait très fort dès qu'un officiel ou des médias s'approchaient des lieux de l'accident. Les voisins des victimes ont même empêché certains de filmer avec leur smartphone. «Ce n'est pas la fête dégagez. Nos frères sont morts, ne filmez pas», repoussant ceux qui s'entêtaient à filmer. Avec colère et tristesse certains ont exigé des comptes. «Normalement, dans un pays qui se respecte, le wali, le P/APC et président de la commission de logement doivent déposer leur démission après cet accident, il y a eu des morts», dira un jeune devant un officiel. D'autres ont précisé que «nos autorités locales prennent en charge uniquement les bidonvilles et laissent les habitants d'Alger-centre mourir sous les décombres.» Si certains affirment que les habitants de cet immeuble ont été recasés, d'autres ont affirmé que les deux jeunes sont nés dans cette bâtisse. Les habitants de la Casbah ont tous dénoncé la «hogra » envers les «zaoualiya d'Alger ».