Il y avait de l'électricité dans l'air, hier en milieu de journée, aux alentours du cimetière de Sidi-Maârouf, localité aux portes d'Oran, à l'occasion de l'inhumation du jeune Chouiref Benaïssa, le jeune (24 ans) supporter du Mouloudia, décédé la veille à l'hôpital de Tizi Ouzou des suites des graves blessures causées par l'accident de circulation dont il a été victime en compagnie d'une quinzaine d'autres personnes à bord de l'autocar qui devait les ramener au bercail à l'issue du match face à la JS Kabylie (4-2). Les milliers de supporters du Mouloudia qui ont tenu à accompagner le sympathique et tellement attachant Benaïssa à sa dernière demeure ont, ainsi, vécu de très touchants moments de compassion, de tristesse et de chagrin, entrecoupés, toutefois, par de troublants coups de gueule envers tout ce qui se rapportait à l'actuelle équipe du MCO. Des coups de colère dont ont été destinataires ceux qui, aux yeux du large public du Mouloudia, sont à l'origine de la critique situation que vit leur équipe, sérieusement menacée de relégation. C'est ainsi que le président Belhadj Ahmed dit Baba, a été, parmi les premiers à essuyer cette bronca populaire en voulant s'approcher du domicile mortuaire pour présenter ses condoléances. Chassé comme un malpropre par des supporters en colère alors qu'il n'avait encore rien dit, Baba a pu mesurer, hier en fin de matinée, son degré record d'impopularité auprès des Hamraoua. Ce n'était, néanmoins, rien devant ce qu'a vécu le capitaine Sebbah Zine El-Abidine à sa sortie du cimetière, lorsqu'il a reçu une "rafale" de coups, entre gifles, coups de poing et coups de pied, accompagnés d'insultes en tous genres et de crachats, l'obligeant à sprinter pour atteindre son véhicule et échapper à ces supporters en furie. Gharbi Sabri, Oussama Litim, Sid-Ahmed Aouedj, Bachir Della-Krachaï et Mourad Bendjelloul, les autres joueurs présents, ont, de leur côté eu droit à des remontrances et à des insultes "seulement", encore que le gardien Litim n'a dû son salut qu'à quelques proches supporters qui l'ont aidé à fuir à bord de sa Golf 7 blanche pour ne pas connaître le sort de son capitaine. Le président de la JS Kabylie, Cherif Mellal, a, en revanche, eu droit à un accueil digne de sa popularité grandissante auprès du public oranais qui a été unanime à saluer son courage et sa rapide intervention pour porter aide et assistance aux supporters blessés. "Ça, c'est un président d'un grand club ! Il a fait le voyage depuis la lointaine Tizi Ouzou juste pour présenter ses condoléances à la famille du supporter et assister à son enterrement alors qu'il n'y était nullement obligé ! C'est un geste qu'aucun supporter du MCO n'oubliera jamais !" soulignait, reconnaissant, Fellous Mustapha "Fafi", un des plus fidèles socios d'El-Hamri. La présence de Cherif Mellal contrastait, d'ailleurs, gravement avec l'absence totale de tout dirigeant, entraîneur ou actionnaire du MCO. Les anciens joueurs Si Tahar Cherif El-Ouazzani, Ali Meçabih, Sebbah Benyagoub, Zoubir Ouasti, le wali d'Oran, Mouloud Cherifi, le maire de la ville, Noureddine Boukhatem, l'ex-sénateur, Saïd Kacha, le président de l'ASMO, Baghor Merouane, ainsi que des supporters de la JSK, de l'ASMO, du CSC et de l'USMBA, entre autres, avaient, du reste, marqué leur présence à cet enterrement qui a fini par convaincre tous les supporters présents de "l'inutilité" des actuels (ir)responsables du Mouloudia d'Oran. Rachid BELARBI