C'est un secret de Polichinelle, Abdelbasset Zaïm est un proche de l'ex-vice-président de l'APN, Bahaeddine Tliba, lui-même proche du chef d'état-major de l'ANP et vice-ministre de la Défense nationale, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah. Cela fait visiblement peur à Zetchi… Dans un communiqué publié sur son site officiel, la LFP (Ligue du football professionnel) a annoncé que l'affaire des déclarations du président de l'USM Annaba, Abdelbasset Zaïm, sera traitée par la commission d'éthique de la FAF. "La commission de discipline de la Ligue de football professionnel qui s'est réunie ce mercredi 25 avril a décidé de se dessaisir du dossier concernant le président de l'USM Annaba, Abdelbasset Zaïm, en faveur de la commission d'éthique de la FAF. La LFP maintient toutefois le droit des poursuites judiciaires", annonce la LFP qui rappelle que "le président de l'USM Annaba avait tenu des propos portant sur des accusations graves de corruption ou de tentative de corruption. Il a notamment évoqué des arrangements de matchs pour l'accession de son équipe USM Annaba de la ligue amateur DNA vers la Ligue 2". En vérité, et nous le soulignions du reste dans ces mêmes colonnes dans notre édition du 7 avril, le traitement de ce dossier épineux relève des prérogatives de la commission d'éthique, composée de juristes capables de faire toute la lumière sur les révélations de Abdelbasset Zaïm et de transmettre ensuite le dossier à la justice. Pourquoi ? En fait, d'un point de vue statutaire, "la commission d'éthique se prononce sur toutes les affaires liées à l'éthique et applique les sanctions prévues par le code disciplinaire de la FAF. Elle est composée d'un président, d'un vice-président et de trois membres", dixit l'article 51 des statuts de la FAF. Les statuts de la FIFA et règlements de la commission d'éthique stipulent que "les membres de la commission d'éthique sont totalement indépendants dans le cadre des enquêtes, des procédures et des prises de décision, et ils se doivent d'empêcher toute influence de la part de tiers. Les membres de la commission d'éthique – ainsi que les membres de leur famille proche, tels que définis dans le présent code – ne peuvent faire partie ni d'un autre organe juridictionnel de la FIFA, ni du comité exécutif, ni d'une autre commission permanente de la FIFA. Les membres de la commission d'éthique ne peuvent faire partie d'aucun autre organe de la FIFA". Cependant, depuis son installation il y a quelques mois, les observateurs ont la nette impression que la commission d'éthique, présidée par Abderrahmane Zouaoui, magistrat bien connu, est à la solde de Zetchi. Elle ne réagit qu'à la saisine de son président, comme c'est le cas avec les attaques contre la FAF (Baghdadi et Zerouati qui ont été sanctionnés). Cette commission ne s'est pas impliquée curieusement dans d'autres cas liés à l'éthique comme les révélations de Zerouati et Baameur sur les immixtions du MJS dans l'élection de l'actuel bureau fédéral, le 20 mars 2017. La commission d'éthique de la FAF n'a pas bougé le petit doigt également quand un audit accable un membre du bureau fédéral de la FAF, en l'occurrence Bakiri, qui continue à siéger à la FAF comme si de rien n'était. Son intervention est donc sélective, ce qui mine grandement sa crédibilité au moment où le football national a besoin d'une réelle volonté politique de combattre le fléau du marchandage des matches ainsi que d'autres maux. En outre, certains voient dans cette décision de transférer le dossier à la commission d'éthique une manœuvre de la FAF – reculade serait le mot juste – pour gagner du temps et éviter du coup que Zaïm ne soit sanctionné par la commission d'éthique en raison du "parrainage politique" dont jouit le président bônois. C'est un secret de Polichinelle, Abdelbasset Zaïm est un proche de l'ex-vice-président de l'APN, Bahaeddine Tliba, lui-même proche du chef d'état-major de l'ANP et vice-ministre de la Défense nationale, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que la FAF ménage Abdelbasset Zaïm, après l'affaire des dettes du club avec d'anciens joueurs évaluées à près de 10 milliards de centimes. "Ne me parlez pas de l'USM Annaba, cela me dépasse", avait à ce titre répondu Kheireddine Zetchi à ses interlocuteurs qui l'interrogeaient sur le fait que la fédération est intransigeante avec certains clubs comme le CRB, et ménage l'USMAn quand il s'agit de rembourser les dettes de la CRL.