Du nouveau dans le dossier des matchs truqués. Le mal a atteint sa vitesse de croisière. Il semble ne pas s'arrêter à si bon chemin. La saison se termine dans quelques semaines et les clubs renforcent leur vigilance face à ce qui se trame hors terrain. «Je reconnais avoir déboursé 7 milliards de centimes pour acheter des matchs qui ont permis à l'USM Annaba d'accéder en Ligue 2. «A toux ceux qui ne cessent d'insulter ma mère, je leur dis que Zaïm n'est pas un voleur. S'il n'avait pas mis son argent, leur équipe serait aujourd'hui en amateur», a affirmé Zaïm dimanche soir sur le plateau de l'émission «100% Foot» sur El-Heddaf TV. Le président de l'USM Annaba, Abdelbasset Zaïm, a reconnu «avoir déboursé la somme de 7 milliards de centimes la saison dernière pour acheter des matchs et accéder de la division nationale amateur (DNA) à la Ligue 2 de football». Autre événement regrettable pour détention et consommation de drogue. Lyes Benyoucef et Juba Oukaci ont été arrêtés à l'hôtel Emir de Chéraga (Ouest d'Alger) et placés en garde à vue au commissariat de Chéraga. «Ils ont été piégés par une personne qui les a ‘vendus' à la police», affirme-t-on. Les deux joueurs ont été jugés coupables, ils sont condamnés à deux mois de prison avec sursis et 20 000 DA d'amende. Le président de la Fédération algérienne de football va-t-il réussir son combat contre la violence, la corruption, les négociations des matchs, l'indiscipline qui devra faire face de façon exemplaire au défi historique qui s'impose à elle ? La drogue, un phénomène qui menace également l'image de ce sport qui se fait dénaturée par ce qui se passe au quotidien. Une seule question est posée par les consultants et observateurs. «Les membres du bureau fédéral parleront-ils un jour ? S'exprimeront-ils ? Présenteront-ils leur bilan, et diront-ils ce qui a été fait, et surtout, de quelle manière les dossiers ont-ils été traités ? Et enfin, sont-ils indépendants pour agir dans l'intérêt supérieur de ce football national afin de laisser un héritage sans précédent au football amateur, et éviter les mauvaises surprises qui secouent cette institution ?» «Prendre le foot au sérieux». Qui ne le voudrait pas ? Si nous «ouvrons» cet article par cette proposition, c'est qu'elle semble constituer une opportunité pour y revenir sur ce qui est appelé communément le «dossier FAF», un dossier chargé d'effets les plus sombres par le règne de l'argent, essor des trucages des matchs, corruptions et dopage des joueurs. Les soupçons planent sur les équipes, achats et ventes des matchs, comme le rapportent les présidents de clubs, lors des émissions des chaînes télés, etc. L'autre question qui subsiste est la suivante : Faut-il pour autant abandonner le football aux seuls «footeux», tout entiers livrés à leur passion et sans aucun recul critique ? Des présidents de clubs, à l'image de Zaïm de l'USM Annaba ou encore Mellal de la JS Kabylie, osent forcer le détail pour dire tout simplement que le foot, y en a ras le bol des magouilles, de l'incompétence de quelques membres des commissions, notamment celles de la programmation des matchs, des arbitres ou encore de la commission de discipline. «Les matchs sont truqués, les arbitres ‘mâchés' par la corruption. Zetchi en sa qualité de président de la FAF, avait, dès son installation promis de s'attaquer à l'arbitrage. Mais hélas, il a échoué, et tout le monde sait pourquoi...» Pour le consultant Ali Bencheikh, «la Fédération se doit de redémarrer avec des professionnels ceux qui peuvent apporter du changement, en l'occurrence ceux qui ont une expertise dans la gestion du sport notamment du football. Zetchi doit le faire ou alors démissionner afin qu'il puisse sortir par la grande porte et éviter l'humiliation». Ainsi, il n'est guère contestable que l'énorme couverture médiatique de ce sport ferait l'écran du fonctionnement des commissions qui seraient indépendantes, pas à l'image de celle de l'éthique, dont ces récentes décisions suscitent moult commentaires. D'autres feront référence à l'article 51 des statuts de la FAF, qui stipule que «la commission d'éthique présidée par Abderrahmane Zouaoui, magistrat se prononce sur toutes les affaires liées à l'éthique et applique les sanctions prévues par le code disciplinaire de la FAF. Elle est composée d'un président, d'un vice-président et de trois membres». Or, on remarquera que les textes de la FIFA stipulent que «les membres de la commission d'éthique doivent être des juristes qualifiés, totalement indépendants dans le cadre des enquêtes, des procédures et des prises de décision, et ils se doivent d'empêcher toute influence de la part de tiers». Un confrère va plus loin, il rappelle que «les membres de la commission d'éthique – ainsi que les membres de leur famille proche, tels que définis dans le présent code – ne peuvent pas faire partie ni d'un autre organe juridictionnel de la FIFA, ni du comité exécutif, ni d'une autre commission permanente de la FIFA. Les membres de la commission d'éthique ne peuvent faire partie d'aucun autre organe de la FIFA». La commission de l'éthique «se réserve le droit d'enquêter sur et de juger la conduite de toutes les personnes auxquelles s'applique le présent code, et ce, même en dehors de l'exercice de leurs fonctions, si la conduite de la personne risque de nuire à l'intégrité, à l'image ou à la réputation de la FIFA». Une remarque qui fut divulguée par notre confrère de Liberté «cette commission ne s'autorisait jamais quand de graves accusations sont portées sur la place publique, comme ce fut le cas ce week-end avec les graves révélations du président de l'USM Annaba, Abdelbasset Zaïm, qui n'a pas hésité à déclarer que le championnat de Ligue 2 est gangrené par le marchandage des matchs. Pour lui, les trois clubs qui accéderont en Ligue 1 sont désignés à l'avance par les jeux de coulisses». Des informations font état d'une enquête de la commission d'éthique sur les dernières déclarations de Mohamad Koussa, membre du bureau fédéral démissionnaire, sur sa gestion de la ligue de Sétif. «Difficile de ne pas y voir de représailles de la FAF contre Koussa qui a fustigé la gestion de la FAF et réclamé le départ de Zetchi», souligne un confrère. C'est là autant de cas qui mettent à mal l'indépendance de la commission d'éthique et qui écornent franchement son image. De quel bois se chauffera la saison prochaine ? C'est la question destinée au président qui devra monter au créneau pour honorer son mandat. H. Hichem