Le choix du président français de maintenir le cap n'a rien d'étonnant pour les gilets jaunes, qui comptent poursuivre leurs actions de contestation pour le cinquième mois consécutif. Les gilets jaunes ont observé hier leur 24e samedi de contestation à travers plusieurs villes de France, dénonçant la partialité d'une grande partie des médias français les plus influents dans le traitement de cette crise qui oppose leur mouvement au chef de l'Etat, Emmanuel Macron. Placée sous le signe de "marche sur les médias", l'action des gilets jaunes a connu quelques tensions dans la ville de Strasbourg, où se trouve le siège du Parlement européen. La tension est montée en effet en milieu d'après-midi lorsque près de 2 000 manifestants ont tenté de s'approcher du siège du Parlement européen, un des endroits interdits à toute action de contestation du mouvement. La police antiémeute a tenté de les repousser en tirant des gaz lacrymogènes, ont rapporté les médias locaux. Une personne aurait été blessée lors de ce bref accrochage avec les forces de l'ordre, selon des sources locales, mais sans donner plus de détails. Des tirs de lacrymogène ont été effectués "en raison d'une tentative de passage en force dans une zone interdite à la manifestation", selon un communiqué du préfet, repris par le quotidien français Le Monde. À Paris, les gilets jaunes ont convergé vers le siège de la Maison de la Radio, avant de rejoindre le siège du Conseil supérieur de l'audiovisuel. D'autres manifestants, joints par des syndicalistes de la CGT (proches des communistes), ont marché par la place d'Italie, où ils se sont dispersés dans le calme. Un autre groupe de gilets jaunes a organisé des sit-in de quelques minutes devant les sièges des principaux médias télévisuels, comme LCI ou TF1, pour dénoncer la diabolisation dont le mouvement de contestation est victime. Jérôme Rodrigues, l'une des figures des gilets jaunes, explique le but de la "marche sur les médias" organisée pour l'acte 24, ce 27 avril, "contre la diabolisation du gilet jaune", affirmant : "On n'est pas des terroristes, on n'est pas des violents, on est simplement des gens en colère", a rapporté RT France. Réagissant au dernier discours d'Emmanuel Macron, M. Rodrigues a affirmé que le chef de l'Etat "a juste remodelé, reformulé son discours électoraliste". Outre les marches habituelles, les gilets jaunes ont organisé une opération escargot sur le périphérique lyonnais, alors qu'une marche nocturne a été organisée dans la nuit de vendredi à hier à Cambrai, dans le nord de la France, où les manifestations ont encore été interdites dans les centres-villes de Lille, de Rennes ou Rouen. Cette interdiction a été décidée par le gouvernement, au lendemain des violences qui ont secoué la capitale Paris, fin février dernier, au niveau de la célèbre avenue des Champs-Elysées. Des Black-Block, mouvance radicale des gilets jaunes, ont commis de nombreux actes de destruction contre tout ce qui symbolise le capitalisme, dont des magasins de grandes marques, certaines agences bancaires et des restaurants fréquentés par la classe des plus riches de France.