Les manifestations d'hier ont vu à la tête des cortèges une forte présence féminine, l'acte 17 intervenant au lendemain de la fête internationale des droits de la femme qui coïncide avec le 8 mars de chaque année. Les gilets jaunes ont renoué hier avec la contestation pour le dix-septième samedi consécutif, ayant pour objectif de relancer un mouvement que l'Elysée tente d'avoir à l'usure. Si la manifestation d'hier n'a pas mobilisé comme certains précédents samedis, les faits sont là pour attester que le président Emmanuel Macron n'a toujours pas réussi à convaincre une partie des Français qui réclament son départ, après avoir exigé auparavant une simple révision de sa politique sociale et économique. Pour cet Acte 17, les gilets jaunes ont organisé une série d'actions, dont les blocages de certaines zones commerciales, des sit-in au niveau des ronds-points et autres rassemblements devant les péages. La police a procédé à une série d'interpellations en fin de matinée, a rapporté la presse française, citant des communiqués officiels. Dans la capitale, des gilets jaunes ont décidé de manifester de manière festive à l'intérieur même de l'aéroport international Roissy-Charles-de-Gaulle. Cette action avait aussi pour but de dénoncer le projet de privatisation des "Aéroports de Paris". D'autres ont commencé à installer un campement près de la tour Eiffel, mais ont vite été délogés par la police, lit-on dans le quotidien français Le Monde. Toujours à Paris, des syndicalistes en gilets rouges et des assistantes maternelles en gilets roses ont joint leurs voix à celles des gilets jaunes pour dénoncer les nouvelles lois sur le travail qui précarisent de plus en plus les catégories déjà vulnérables des travailleurs en France. Mais la tension est montée d'un cran en début d'après-midi, dès que les différents cortèges des gilets jaunes ont commencé à s'approcher du palais de l'Elysée, face aux forces antiémeute qui tentaient de les repousser avec des tirs au gaz lacrymogènes et des jets d'eau. Dans les régions, malgré le froid, la mobilisation est restée intacte. Ainsi, des gilets jaunes ont bloqué des ronds-points à Nantes, selon les médias locaux, provoquant un petit accrochage avec les forces de l'ordre en début d'après-midi. Des manifestants ont usé des fumigènes, a indiqué la presse et selon les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. D'autres gilets jaunes, environ 300, ont décidé quant à eux d'investir des centres commerciaux, comme cela est le cas la semaine dernière dans plusieurs régions de France, en signe de contestation contre les firmes de la grande distribution qui réduisent en masse leurs effectifs, tout en continuant à bénéficier de certains avantages financiers accordés par l'Etat. À Besançon, des gilets jaunes ont organisé un rassemblement lors duquel certains d'entre eux se sont allongés par terre, leur visage couvert de pansements en rouge-sang, pour dénoncer la répression policière qui a fait de nombreux blessés. Les ONG de défense des droits de l'homme, ainsi que des organismes onusiens et le Conseil européen des droits de l'homme ont accablé la France pour sa réponse violente aux revendications des gilets jaunes.