Après avoir franchement appuyé la démarche du chef d'état-major et vice-ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah, dans ses appels à la justice à accélérer la cadence dans le traitement des dossiers liés à la corruption, le parti Talaie El-Houriat d'Ali Benflis s'est félicité, hier, de l'engagement de l'armée à garantir une issue pour la sortie de crise. En effet, dans un communiqué rendu public, le bureau politique du parti s'est clairement "félicité de l'engagement de l'institution militaire à apporter son soutien à un règlement qui garantit la satisfaction de toutes les revendications légitimes du peuple algérien et acceptable pour tous". Il considère aussi qu'"elle est sollicitée pour remplir une mission de facilitation, d'accompagnement, de garantie et de protection de la solution de la crise". Pour justifier ce soutien à Gaïd Salah, le parti de Benflis a indiqué que le pouvoir politique en place s'entête à imposer sa solution qui consiste à gérer lui-même la transition en maintenant en poste des responsables que le peuple a rejetés. Tout en affirmant que ces derniers se rendent "coupables de retarder la solution de la crise politique", le parti estime que "l'application des articles 7 et 8 combinés à l'article 102 de la Constitution, constitue la meilleure solution pour une sortie de l'impasse actuelle". Il justifiera, par ailleurs, ce soutien à Gaïd Salah, par le rejet généralisé des consultations lancées par un président de l'Etat "dépourvu de confiance, de légitimité et de crédibilité (…)" "La mise en œuvre intégrale et exclusive de l'article 102 de la Constitution a mené, manifestement, à une impasse politique et constitutionnelle, parce que, en dehors de la démission du président de la République, tout le reste de son dispositif entre en conflit frontal avec les revendications légitimes de la révolution démocratique en marche dans notre pays." Qualifiant les consultations du président Abdelkader Bensalah de "diversion" et de "manœuvres dilatoires", dont le seul but est de sauver le régime politique en place, le parti de Benflis considère que "les Algériennes et les Algériens ont besoin d'une démarche globale et cohérente et d'une visibilité qui les rassurent et assurent au pays une sortie prompte et ordonnée de cette crise pour une prise en charge diligente et effective des aspirations et des demandes de la révolution populaire". Pour ce parti, le départ des personnes réprouvées et l'émergence de personnalités consensuelles "seront de nature à ouvrir la voie à des consultations impliquant les représentants du mouvement populaire, les forces et les personnalités de l'opposition qui soutiennent ce mouvement, et les forces vives de la nation, pour arrêter les termes d'une transition d'une durée raisonnable devant mener à une élection présidentielle, dont le résultat sera incontestable". Concernant les affaires liées à la corruption, à la dilapidation de deniers publics et au transfert illégal de capitaux, le parti a indiqué que "l'action en cours n'a rien de commun avec les opérations ‘mains propres' éphémères, traumatisantes, que notre pays a connues par le passé et qu'elle s'inscrit dans le vaste chantier du changement que le peuple algérien revendique" et se dit satisfait que "la justice de notre pays s'attaque aux barrières de l'immunité et de l'impunité derrière lesquelles s'abritait la grande criminalité économique et financière". FARID BELGACEM