En ce onzième vendredi, ils étaient nombreux, hier, les citoyens qui ont bravé le mauvais temps et la pluie battante pour battre le pavé à Sidi Bel-Abbès dans le but d'exprimer et de réitérer leur rejet catégorique du système en place, "sourd et entêté", face aux appels du peuple. "Y en a marre de vous, partez tous ! C'est le peuple qui décide", ont-ils scandé à l'unisson. En effet, rien ne semble arrêter ces centaines de manifestants, déterminés plus que jamais autour de la principale revendication, à savoir le départ de tout le système. Ainsi, dans la même ambiance et avec les mêmes slogans, ils ont scandé hier, d'une même voix et durant plus de trois heures, sur la place publique du 1er-Novembre-1954 et tout le long de la marche dans les principales artères de la ville : "Silmiya silmiya, nos revendications sont légitimes", "Irahlou irahlou", "On ne s'arrêtera pas et nous sortirons chaque vendredi", "Système dégage, on ne votera pas le 4 juillet", "L'article 7, c'est le pouvoir du peuple", ou encore "Bensalah, tu es partant, prends avec toi Gaïd Salah", "Ecoutez-nous bien, vos paroles ont été emportées par le vent et le peuple n'est pas naïf". Drapés dans l'emblème national et dans le drapeau amazigh, les manifestants ont fièrement brandi des banderoles et pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "L'histoire se répète et les Troisièmes Power Dogs aboient à Bruxelles", "Du palais d'El-Mouradia à la commune, vous partirez tous", "La mobilisation populaire est une question de patrie, pas un cigare de musicien ne peut le diluer", "Pas d'élection sous le régime et nous ne reconnaissons pas la constitution des gangs", "Le peuple, s'il est uni, prévaudra dans le temps et notre force est dans notre union", "Chaque semaine une histoire, à quand la fin ?" Et "Our vision is a real democracy and freedom" (Notre vision est une vraie démocratie et liberté). L'imposante marche a été l'occasion, hier, pour les protestataires d'exprimer, par le biais de grandes banderoles, leur rejet des membres de l'APC de Sidi Bel-Abbès. "Nous ne voulons pas de votre retour et laisser le processus de développement se dérouler, il est actuellement commandé", lit-on. Vers dix-sept heures, la marche a pris fin et les manifestants se sont dispersés dans le calme. A. BOUSMAHA