Comme lors des dernières manifestations contre le 5e mandat, les décisions du président de la République en fin de mandat de reporter l'élection présidentielle et de renoncer à sa candidature, ont également suscité, hier après-midi, la colère des citoyens de Sidi Bel-Abbès qui ont battu le pavé pacifiquement pour dénoncer haut et fort le non-respect de la Constitution et le rejet de la feuille de route visant le gain de temps pour se maintenir au pouvoir. En effet, ce sont des milliers de personnes tous âges confondus venant des différents quartiers et des communes voisines qui se sont rassemblées, juste après la prière de vendredi, sur la place du 1er-Novembre, avant d'entamer une longue procession à travers les principaux boulevards de la ville. Unis pour la même cause et brandissant des pancartes et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Partez, nous avons l'alternative", "Ni Paris ni Washington, c'est le peuple qui choisit le πrésident", "Rouhou yak andkom double nationalité", "Get out Macron fix France", les protestataires ont sillonné la ville pendant plus de trois heures sous un soleil de plomb. La marée humaine ne cessait de scander à tue-tête des slogans hostiles au pouvoir tels que "nous ne voulons ni de Bouteflika ni de Saïd", "système dégage", "Brahimi rouh tchaouar", "makanch tamdid, chaâb yourid taghyir", "klitou labled ya sarakine", "y en a marre de ce pouvoir" et "Djazaïr hora dimocratia". En outre, des chants patriotiques accompagnés de youyous qui fusaient de partout ont été également entonnés, notamment "Kassaman" et "Min diibalina". À la fin de cette imposante marche, les manifestants se sont dispersés dans le calme tout en promettant de ne pas baisser les bras jusqu'à la satisfaction de toutes les revendications réclamées par le peuple. A. BOUSMAHA