Une exposition collective regroupant les œuvres d'une quarantaine d'étudiants de l'Ecole supérieure des beaux-arts, reflétant le potentiel créatif de ces jeunes artistes peintres en formation, a été inaugurée samedi à Alger. Particulièrement focalisée sur la peinture et la photographie en plus de l'art digital, cette exposition intitulée "Fils du peuple" se tient à la galerie d'art le Paon de l'Office Riadh El-Feth. Entre autres œuvres proposées lors de cette exposition Dhik Fel Qloub (pas d'espace dans les cœurs) d'Iheb Hamza Felfli et El-Rohania de Meriem Fatima Markemal, des peintures contemporaines explorant la promiscuité et l'habitat urbain dans des styles très différents de dessin au crayon et au fusain ou en aquarelle. Dans un registre plus innovant, Dihia Kichou expose son tableau Limpidité, un collage de fond noir proche de l'ardoise sur miroir comportant des croquis de portraits réalisés à la craie tout en laissant le miroir partiellement visible pour ajouter le visage du visiteur aux dessins. L'artiste peintre Sofia Rym Amara travaille, quant à elle, sur la condition de la femme et son rapport à la société dans La déchaînée, montrant une femme enchaînée à plusieurs boulets symboliques. Les manifestations et marches populaires qui se poursuivent dans de nombreuses villes du pays se déclinent également dans les œuvres des étudiants comme Meriem Elbar qui expose un collage de coupures de journaux constituant une reproduction de la statue de la liberté, ou la photographie prise lors des manifestations à Alger par Yasmine Ouali. Dans le registre de la photographie, quelques portraits imprimés et retravaillés sont exposés en plus d'une œuvre intitulée Homonyme, une prise aérienne mettant en scène une femme et un homme alignés en position fœtale. L'exposition "Fils du peuple" se poursuit jusqu'au 25 mai à la galerie d'art le Paon.