L'entraîneur national Djamel Belmadi était dimanche l'invité de l'émission "Tribune sport" diffusée sur beIN Sports. L'ancien sociétaire de l'Olympique de Marseille a répondu à plusieurs sujets relatifs à la participation de la sélection nationale à la CAN 2019. Il a aussi fait part de ses hésitations par rapport à certains postes avant de dévoiler la liste des 23. D'emblée, Belmadi estime qu'il ne s'attendait pas à devenir le sélectionneur de l'Algérie "estimant peut-être qu'il fallait que je fasse mes preuves avant de devenir sélectionneur national. Pour moi entraîner la sélection algérienne c'était le Graal. Je me disais que j'étais sans doute encore jeune dans la profession pour pouvoir occuper un tel poste", a-t-il indiqué. Interrogé sur l'objectif tracé pour cette Coupe d'Afrique des nations, Belmadi n'a pas changé son discours. Il maintient son envie d'aller brandir le trophée en terre égyptienne: "Vous savez, nous n'avons jamais gagné de coupe d'Afrique en dehors de notre pays. D'ailleurs, le seul trophée remporté, c'était chez nous. Et lors de la dernière CAN nous sommes sortis au premier tour de cette épreuve, et je ne vous cache pas que notre ambition maintenant est de remporter la Coupe d'Afrique des nations. Non ce n'est pas une CAN de transition, je travaille tous les jours à 100% pour pouvoir remporter la CAN, il n'y a pas à attendre. Il faut avoir cette ambition." Belmadi estime que la mission s'annonce toutefois difficile en présence des sélections comme le Sénégal. "Il n'y a pas de doute, le Sénégal est le favori n°1 de la compétition. C'est une équipe ayant disputé la phase finale du Mondial, elle a atteint une certaine maturité. Vous savez, nous nous ne sommes pas favoris et j'aime bien cette position. Tant mieux que ce soit le Nigeria, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, le Ghana ou l'Egypte, pays hôte." L'entraîneur national n'a pas encore tranché la liste des 23 devant prendre part à la phase finale de la CAN 2019. "Je n'ai pas encore tranché de façon définitive la liste des 23 qui sera connue prochainement. Je nourris des réflexions concernant certains postes. J'ai une grande idée mais on va attendre jusqu'au bout", a-t-il révélé. Et d'ajouter : "Il y a aura un premier stage le 27 mai qui concernera un groupe précis sachant que des joueurs seront concentrés avec leurs clubs pour la fin du championnat." Pour Belmadi, "ça fait un an que je suis à la tête de la sélection. En une année, nous avons eu droit à 4 ou 5 dates Fifa. Donc, nous avons les moyens de réaliser quelque chose en Egypte". Concernant le cas de Andy Delort, Belmadi a été catégorique : "Andy Delort, un joueur très intéressant que je n'ai pas encore appelé. C'est bien qu'un joueur déclare sa flamme pour jouer dans une sélection. Vraiment, il a été très actif dans sa communication et pour obtenir ses papiers, je ne me rappelle pas pour un renouvellement de papiers avoir eu la chance que ce soit aussi vite, il doit avoir des connaissances (rire). Et comme je l'ai dit, tout joueur en possession d'un S 12 est le bienvenu en sélection nationale à condition de remplir les critères requis." Une fois de plus, le coach national a démenti tout contact avec Aouar. "Je n'ai ni rencontré ni parlé à Houssam Aouar, mais je connais sa position, il a un championnat d'Europe espoir à préparer avec l'équipe de France. C'est une certitude qu'il ne sera pas là avec nous à la CAN. Je pars du principe que je n'ai pas à convaincre Aouar, c'est à lui d'avoir envie et même plus que ça, de venir porter le maillot de l'Algérie. Il y a d'autres joueurs qui se sont retrouvés dans cette situation et qui ont choisi l'Algérie. Je n'ai même pas à lui expliquer les tenants et les aboutissants, il les connaît déjà." Il a aussi évoqué la performance de Atal. "Youcef Atal, c'est presque une valeur sûre à 22 ans. Il s'est vite imposé dans le championnat de France. Ce qui est bluffant c'est sa polyvalence. Il a joué à 4 ou 5 postes, et il était performant. Ce qui me pose un petit peu problème... Atal son poste c'est latéral droit très offensif, il n'y en a pas beaucoup en Europe. Il peut s'imposer peut-être pas dans un top club européen mais dans un très bon club et passer un palier." "Nous n'avons pas une belle équipe mais nous disposons d'individualités" Ensuite, le coach national a évoqué les atouts de cette équipe qui doit, selon lui, s'améliorer pour pouvoir s'imposer en Afrique. "Je construis une équipe autour de personne, à part Messi je ne vois pas où on peut construire une équipe autour d'un joueur. Nous n'avons pas une belle équipe, mais on dispose des individualités qui ne composent peut-être pas encore une équipe performante. C'est le jour où on arrive tous à jouer cette même partition et s'adapter au contexte africain que ça changera. Jouer à Old Traford et jouer sur un synthétique municipal à 16h, ce n'est pas la même chose, ce n'est pas le même football." Concernant Mahrez, Belmadi compte beaucoup sur le sociétaire de Manchester City. "Mahrez est un joueur très important, presque indispensable parfois, il a démontré toutes les qualités qu'il pouvait avoir et il peut surmonter ce qu'il vit depuis cinq matchs. Il a joué une quarantaine de matchs, ce n'est pas une mauvaise nouvelle pour moi, il va arriver pas trop éreinté. Il est tranquille, il a un long contrat, Pep Guardiola compte sur lui, donc pas de souci." Pour ce qui est de M'bolhi, le driver national a tenu à rassurer. "M'bolhi est en train de suivre un programme afin d'être prêt pour la CAN." Enfin, Belmadi a parlé de ses relations avec Madjer et de la situation dans le pays. "Je n'ai pas vraiment eu de problème avec Madjer, mais je pense que j'aurai pu encore jouer deux ou trois ans de plus en sélection. Vous savez, ma place c'est le football, mais c'est très lié le sport et la politique. Le changement va se faire et il est en train de se faire. Les manifestations se font d'une manière très pacifique car nous avons connu des situations délicates avant. On tire notre chapeau au peuple algérien", conclu l'invité de beIN Sports. Nazim T.