Evaluées à 40 milliards de centimes, ces marchandises sont composées de divers produits alimentaires, d'articles de sport et de beauté. Ces produits sont importés d'Espagne, de Thaïlande et du Vietnam. Huit containers sur un ensemble de vingt, en souffrance au niveau du port d'Oran depuis plus de deux ans, seront détruits, a annoncé, avant-hier, la commission de constatation des avaries de la wilaya d'Oran. Provenant essentiellement de pays asiatiques et européens, les containers en question sont stockés sur des aires d'entreposage depuis 28 mois, leurs propriétaires ayant préféré s'en désister pour des raisons qui seraient liées à la non-conformité des clauses régissant le marché des importations, apprend-on de sources proches de l'institution portuaire d'Oran. Estimée à 120 000 tonnes de marchandises, saisie par les services de l'Inspection régionale des enquêtes économiques et de la répression des fraudes (Ireerf) de la wilaya d'Oran, les responsables du port ont indiqué que les produits sont dans un état de pourrissement avancé, justifiant ainsi les mesures de destruction des containers contenant de la viande, des haricots secs, des cacahuètes, des fèves sèches et des pruneaux. Evaluées à 40 milliards de centimes, ces marchandises sont également composées de divers produits alimentaires, d'articles de sport et de beauté en provenance d'Espagne, de Thaïlande et du Vietnam. Une situation qui pousse les responsables de l'entreprise portuaire à s'interroger sur la véritable identité de l'expéditeur et du destinataire domicilié en Algérie, qui disparaît comme par magie lorsque cela commence à sentir le roussi. “Les produits que nos services saisissent sont tous importés par des grossistes qui utilisent des prête-noms pour échapper au contrôle et au fisc. Mais, au-delà de ce subterfuge illicite, des importateurs préfèrent ne pas dévoiler leur identité de peur d'être démasqués et poursuivis en justice”, nous explique un responsable de l'Ireerf au niveau du port d'Oran. Dans un autre contexte, nous apprenons que 12 containers saisis par les services compétents du port d'Oran sont en cours de vérification et feront probablement l'objet de destruction pour importation illégale et non conforme à la législation algérienne. Il s'agit de marchandises où s'entre-mêlent légumes secs, thon rouge en conserve et miel andalou, de qualité douteuse. En effet, 3 000 tonnes de riz et plus de 100 000 tonnes de produits cosmétiques sont stockés dans ces containers, qui laissent exhaler une odeur pestilentielle. “C'est une vrai caverne d'Ali Baba, sauf que le sésame de ces containers semble être prudemment connu de seuls importateurs qui ne veulent pas se manifester”, constate ironiquement un responsable de l'entreprise portuaire d'Oran. Outre l'absence du nom de l'importateur et de celui du pays d'origine de la marchandise, les services compétents doivent relever le défi qui consiste à déjouer les fausses déclarations de certains grossistes pour espérer échapper au contrôle de l'Ireerf. “Tous les produits que nous détruisons sont dépourvus de la moindre indication concernant les dates de fabrication et de péremption et les composants des produits destinés à la consommation”, ajoute notre interlocuteur. Selon une enquête menée par le Centre algérien de consommation et de la qualité (Cacque), 25% des produits de consommation périmés proviennent de l'Asie, contre 8% de produits de contrefaçon fabriqués en Europe. Les statistiques du Cacque démontrent que les produits périmés et/ou absence d'étiquetage touchent essentiellement aux produits alimentaires (27%) et aux produits cosmétiques (22%), avec une préférence pour les produits chinois qui se taillent la part du lion avec un taux de 23%. B. GHRISSI