Bien que le Sénat, chargé du "procès" dans une procédure de destitution, reste contrôlé par les Républicains et acquitterait certainement Donald Trump, les initiateurs du projet veulent aller jusqu'au bout. Des parlementaires démocrates et plusieurs organisations progressistes ont présenté jeudi à Washington des pétitions rassemblant plus de dix millions de signatures pour demander au Congrès de lancer une procédure de destitution contre le président républicain Donald Trump. Devant le siège du Congrès, où un panneau proclamant "Trump doit partir", deux élus de la Chambre des représentants, Rashida Tlaib et Al Green, entourés par plusieurs représentants d'associations, dont MoveOn et Women's March ont présenté une clé USB rassemblant les signatures. "Nous tenons dans nos mains dix millions de raisons d'être ici aujourd'hui", a lancé Al Green. "Face à notre époque, à cette époque remarquablement sombre pour notre pays, il est temps, selon moi, de se battre", a renchéri Rashida Tlaib, qui appelle à la destitution de Donald Trump plusieurs mois. Rappelons que cette élue avait introduit dès le mois de mars une résolution appelant la commission judiciaire à enquêter pour déterminer si le président avait commis des faits justifiant l'ouverture d'une procédure de destitution. Mais, les chefs de file du parti démocrate tempèrent toutefois, en martelant qu'une procédure de destitution, impopulaire dans les sondages, pourrait profondément diviser le pays alors que les élections de 2020 approchent. Mais depuis plusieurs semaines, la situation s'est tendue entre les Démocrates et la Maison-Blanche, qui refuse de coopérer avec plusieurs enquêtes parlementaires car elle estime que leurs demandes sont injustifiées et motivées par des intérêts politiques. "La décision de Trump et de son Administration d'ignorer leur serment" en ne coopérant pas avec le Congrès "a déclenché une crise constitutionnelle", a ainsi affirmé jeudi la présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi. Mais elle a du même souffle encore écarté la perspective d'une procédure de destitution, tant que les enquêtes parlementaires ne seraient pas bouclées. "On ne peut pas dire qu'on a une crise constitutionnelle et puis ne rien faire", a déclaré Al Green, dans une réponse évidente à Mme Pelosi. "Nous devons destituer. Laissons le Sénat faire ce qu'il veut, nous devons faire ce que nous avons à faire !"