Anadarko a officiellement annoncé son rachat par Occidental après la décision de Chevron de ne pas surenchérir. La transaction devrait être finalisée au cours du second semestre. L'acquisition d'Anadarko par Occidental offre l'opportunité au groupe pétrolier français Total d'acquérir un portefeuille d'actifs en Afrique, dont l'Algérie. En effet, il y a quelques jours, le pétrolier français a annoncé avoir signé "un accord engageant avec Occidental en vue de l'acquisition des actifs d'Anadarko en Afrique (Algérie, Ghana, Mozambique et Afrique du Sud) pour un montant de 8,8 milliards de dollars, dans l'éventualité d'un succès de l'offre en cours d'Occidental pour le rachat d'Anadarko". Ainsi, Total se renforce sur son terrain de chasse favori : l'Afrique. "Si elle se réalise, l'acquisition d'Anadarko par Occidental nous offre l'opportunité d'acquérir un portefeuille d'actifs de classe mondiale en Afrique, ce qui renforcerait notre position de leader parmi les sociétés privées internationales sur le continent", avait déclaré Patrick Pouyanné, président-directeur général de Total. "Nous deviendrions opérateurs d'actifs pétroliers majeurs en Algérie dans lesquels nous sommes déjà partenaires", a-t-il indiqué. Les actifs africains d'Anadarko sont situés, en Algérie, dans le bassin de Berkine sur des blocs dont Total détient déjà une participation. En effet, Anadarko opère sur des blocs 404a et 208 avec une participation de 24,5% dans le bassin de Berkine (champs de Hassi Berkine, Ourhoud et El-Merk) dans lesquels Total détient déjà 12,25%. "En 2018, la production de ces champs a été de 320 000 barils équivalent pétrole par jour", souligne Total dans un communiqué. Total est un acteur historique de l'exploration-production en Algérie. En 2017, le groupe a produit 15 000 barils équivalent pétrole par jour, qui provenaient intégralement du champ de gaz et de condensat de TFT dont le groupe détient actuellement 35%. En juin 2017, Total a signé un nouveau contrat de concession pour une durée de 25 ans, afin de poursuivre l'exploitation du champ qui confère au pétrolier français 26,4% d'intérêts aux côtés de Sonatrach (51%) et de Repsol (22,6%). En mars 2018, Total a également démarré la production du champ gazier de Timimoun. Le groupe détient 37,75% de cet actif dont la capacité s'élève à 5 millions de mètres cubes de gaz par jour (environ 30 000 barils équivalent pétrole par jour). À travers l'acquisition de Maersk Oil, finalisée en mars 2018, le groupe Total a obtenu une participation de 12,25% dans les champs pétroliers d'El-Merk, Hassi Berkine et Ourhoud avec une capacité de production de 400 000 barils équivalent pétrole par jour. En octobre 2018, Sonatrach et Total ont signé deux nouveaux accords dans le cadre de leur partenariat global annoncé en 2017. L'un porte sur le développement conjoint du champ gazier d'Erg Issaouane sur le permis TFT Sud. Les partenaires (Sonatrach 51% et Total 49%) s'engagent à réaliser les investissements nécessaires à la valorisation de réserves du champ d'Erg Issouane estimées à plus de 100 millions de barils équivalent pétrole. Le second contrat, permettant de créer une joint-venture entre Sonatrach et Total, est destiné à mener à bien un projet pétrochimique commun à Arzew, comprenant la construction d'une usine de déshydrogénation de propane (PDH) et d'une unité de production de polypropylène d'une capacité de 550 000 tonnes/an. Le groupe est également présent dans la commercialisation de lubrifiants et de bitumes. Meziane Rabhi