Le coordinateur de l'instance présidentielle du FFS, Ali Laskri, n'y est pas allé de main morte pour interpeller l'armée. Lors de son passage au Forum de Liberté, celui qui se présente comme le "coordinateur" de l'instance présidentielle du FFS a demandé explicitement à l'ANP de ne pas "intervenir en politique". "L'armée doit accompagner le processus de transition. Mais elle ne doit en aucun cas se mêler de la politique", a insisté le responsable du FFS. "L'armée est une institution du peuple. Les soldats et les officiers sont issus du peuple. L'armée, ce n'est pas l'état-major", a expliqué le député démissionnaire de la wilaya de Boumerdès. Face au peuple algérien qui revendique une deuxième république, "l'armée doit répondre", a insisté Ali Laskri. Pour ce dernier, l'ANP "doit accompagner le processus révolutionnaire et arrêter de menacer les Algériens". Une allusion claire aux derniers discours du chef de l'ANP. Pour le responsable du FFS, même les arrestations effectuées dans le cadre des affaires de corruption ne sont pas convaincantes. "Lutter contre la corruption, c'est nécessaire. Mais je suis contre toute forme de vengeance et de règlement de comptes. On ne peut pas lutter contre la corruption avant l'instauration d'un Etat de droit, d'une justice indépendante. Ce n'est pas la priorité", a-t-il clamé, tout en réitérant son soutien à Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, emprisonnée depuis le 9 mai dernier à Blida. "Aujourd'hui, on arrête, malheureusement, qui on veut", se désole-t-il. Invité à donner son avis sur l'élection présidentielle prévue le 4 juillet prochain, Ali Laskri a estimé qu'il est "impossible" que le scrutin ait lieu à cette date. "Parler d'une élection présidentielle le 4 juillet est un mensonge", a-t-il insisté. "L'Etat n'a rien fait pour tenir des élections régulières et transparentes. Si le scrutin est maintenu, cela veut dire que le pouvoir, qui a toujours fraudé aux élections, cherche l'affrontement avec les Algériens qui refusent cette élection", a-t-il avancé. Pour lui, l'urgence est de "rétablir la confiance" entre les Algériens qui "ne demandent que le départ des figures du système". Pour donner la preuve que le système n'a pas changé, Ali Laskri rappelle que "tous les opposants sont persécutés". "On a tout gangrené, y compris les partis politiques", a-t-il fulminé, tout en faisant allusion à la crise que vit le FFS "qui est frappé dans ses fondements". S'il insinue que son parti est "indépendant" tout en révélant avoir rencontré Abdelmalek Sellal en 2012 "pour me plaindre du vote des corps constitués dans l'Akfadou", Ali Laskri rejette l'idée de dissoudre les partis politiques. "Pour nous, il faut, au contraire, renforcer le pluralisme politique, syndical et autre. Ce sont des élections libres et transparentes qui vont définir la représentativité de tout un chacun", a-t-il précisé.