Dans un nouveau discours prononcé jeudi au cinquième jour de sa visite à la 4e Région militaire, le vice-ministre de la Défense nationale et chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, n'a, pour une fois, pas évoqué la question de la présidentielle du 4 juillet prochain, ni parlé des manifestations des vendredis ou encore des affaires judiciaires en cours de traitement par la justice. Il s'est contenté de délivrer un seul message, en l'occurrence "l'engagement sincère de l'armée pour la préservation de l'Etat national et ses institutions républicaines, en adéquation avec les intérêts du peuple algérien et ses ambitions légitimes, et ce, conformément à ses missions constitutionnelles". Dans ce quatrième discours, à l'occasion de son déplacement à Ouargla, le chef d'état-major a, surtout, insisté sur les étapes franchies "pour la construction d'une armée puissante, respectée et prête à exécuter ses nobles missions en toutes circonstances" qui reflètent, selon lui, "tous les efforts consentis pour réunir tous les facteurs du progrès escompté, ainsi que le développement atteint à tous les niveaux organisationnel, d'équipement, matériel et d'infrastructure, dans le cadre d'un projet global". Pas un mot donc sur la question sur laquelle il était attendu à quelques heures de l'expiration du délai du dépôt de candidatures au niveau du Conseil constitutionnel. Pourtant, deux jours plus tôt, Gaïd Salah ne semblait pas renoncer à la tenue d'un scrutin présidentiel avant la fin de l'intérim du chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah. Il a même appelé à "accélérer la création et l'installation de l'instance indépendante pour l'organisation et la supervision des élections", tout en assurant n'avoir "aucune ambition politique mis à part celle de servir le pays conformément aux missions constitutionnelles". Il a aussi dénoncé "ceux qui veulent maintenir le pays dans l'impasse et le vide constitutionnel avec tous les risques et menaces que cela peut comporter". En ne revenant pas sur un sujet d'une actualité brûlante, le vice-ministre voulait-il éviter de se répéter ou était-il à court d'arguments ? D'autant que pour l'heure, aucun candidat sérieux ne semble émerger, au moment où la rue persiste à rejeter le scrutin et à réclamer une période de transition gérée par des personnalités au parcours irréprochable. Hier, un peu partout dans le pays, les manifestants ont scandé encore une fois, à l'unisson, "Pas d'élection avec le gang (îssaba)" et réitéré leur revendication du départ de tous les pontes du système, soutenant qu'un scrutin avec les institutions et les hommes du président démissionnaire ne peut être réellement transparent. Nissa H.