Pour le quatorzième vendredi consécutif, les citoyens de Boumerdès ont battu le pavé dans trois villes, à savoir Boumerdès, Bordj Ménaïel et Dellys. Outre leur désir de voir les symboles du régime quitter leur poste, les manifestants ont également exprimé leur rejet de l'instauration d'un pouvoir militaire. "Daoula madania machi askariya" (un Etat civil et non un Etat militaire), "Djoumhouriya machi caserna" (une république et non une caserne), "Djeïch chaâb khawa khawa, wa el Gaïd Salah maâ el khawana", sont autant de slogans scandés par les manifestants hostiles à l'ingérence de l'armée, par le biais du chef d'état-major, dans les affaires politiques. La marche d'hier a été également l'occasion pour les citoyens de rappeler qu'ils sont contre la tenue de l'élection présidentielle du 4 juillet. "Makach intikhabat ya el îssabat" (il n'y aura pas de vote, gangs), a été longuement scandé par les manifestants à Boumerdès, mais aussi à Dellys et à Bordj Ménaïel. À noter que des citoyens de Boumerdès qui ont tenté de rejoindre la capitale pour manifester, ont été empêchés par les forces de l'ordre qui leur ont également confisqué les drapeaux en leur possession, drapeau national et emblème amazigh. "Nous avons dû contourner la route vu que la Gendarmerie nationale a bloqué la RN5 et l'accès à l'autoroute Est-Ouest au niveau de Boudouaou, quand nous sommes arrivés à Qahwaet Chergui des policiers nous ont interpellés et ils nous ont confisqué tous les drapeaux que nous avions", nous a indiqué un manifestant. Un acte que ce dernier a qualifié de pratique dictatoriale, au moment où le monde entier est stupéfait de la sérénité et du pacifisme des manifestations. N. OUHIB