Sans donner plus de détails, le chef de l'armée a laissé entendre que des solutions sont actuellement sur la table. Après avoir longtemps employé un ton martial, le chef d'état-major de l'armée use désormais d'un ton plus conciliant. Dans un nouveau discours prononcé hier à Tamanrasset, Ahmed Gaïd Salah appelle au dialogue, mais insiste sur la tenue d'une élection présidentielle "dans les meilleurs délais" et rejette une transition "aux conséquences incertaines". Le chef d'état-major de l'armée n'exclut plus une solution concertée pour sortir le pays de la crise. Mais s'il appelle à un dialogue entre "toutes les parties", Ahmed Gaïd Salah en a tracé le cadre : aucune solution ne peut passer, selon lui, en dehors de l'élection présidentielle. "La priorité aujourd'hui, (…) est que chacun de nous croit en l'importance d'aller vers un dialogue productif qui permet de faire sortir notre pays de cette phase, relativement complexe, qu'il traverse, et assure ainsi la voie vers la tenue des prochaines élections dans les plus brefs délais, loin (…) de périodes de transition aux conséquences incertaines (…)", a indiqué le chef de l'armée qui rappelle, une nouvelle fois, qu'il n'est mû par "aucune ambition politique" en dehors de "servir notre pays et notre armée". Contrairement à son adresse de la semaine dernière, le chef de l'armée prend acte de l'impossibilité de tenir une élection présidentielle le 4 juillet. Tout en insistant sur la tenue d'un "dialogue qui mène à un consensus et un compromis sur l'impératif" de l'organisation de l'élection présidentielle "le plus tôt possible", il émet le souhait de trouver "une sortie légale et constitutionnelle" à la crise actuelle. S'il ne cite pas les parties qui doivent participer au dialogue, Ahmed Gaïd Salah n'exclut personne, à présent. Il exhorte "les personnalités et les élites nationales, fidèles à la nation et à son intérêt suprême sacré", à participer à ce dialogue lors duquel "il sera question de l'évaluation des circonstances que vit le pays et de concessions réciproques pour le bien du pays". On est loin de la dénonciation des slogans des manifestants qui réclament le départ des symboles du système. Sans donner plus de détails, le chef de l'armée a laissé entendre que des solutions sont actuellement sur la table. "(…) les solutions viendront, (…), dans les plus proches délais", a-t-il indiqué tout en appelant à un "effort sincère et dévoué" des enfants de l'Algérie, notamment de la part des "personnalités nationales, qui ont une capacité réelle à apporter la contribution judicieuse de façon à trouver les solutions escomptées". Il ajoutera que "les contours de la feuille de route de ce dialogue se préciseront davantage à travers le sérieux et la rationalité des initiatives, et à travers la recherche sérieuse des solutions idoines à cette crise qui perdure, dans les plus brefs délais". Il a insisté également sur "des acquis du mouvement populaire" qui doivent servir de "rampe de lancement" à tout dialogue. Ali Boukhlef